Au Japon, ce pâtissier rend hommage à sa ville de cœur

En 2023, le chef Koji Nakajima a ouvert sa pâtisserie à Kawasaki et l’a nommé « Conflans-Sainte-Honorine », en hommage à la commune yvelinoise. En effet, il y a 20 ans, le chef japonais a passé plusieurs mois auprès du pâtissier Jean-Marie Osmont, ce qui l’a profondément marqué.

Conflans2023

Un petit bout d’Yvelines au pays du soleil levant. Si un jour vous vous baladez dans les rues de Kawasaki (Japon), vous ne serez pas en train de rêver en voyant une devanture sur laquelle il est marqué « Conflans-Sainte-Honorine ». Cette inscription fait bien référence à la cité batelière se trouvant à la confluence de la Seine et de l’Oise. Pour percer le mystère de cette dénomination, il faudra donc entrer dans la pâtisserie. Koji Nakajima, son propriétaire, vous accueillera avec le sourire et vous racontera son histoire entre deux bouchées de flan, un de ses desserts préférés depuis qu’il a passé plusieurs mois sur notre territoire.

Remontons en 1998, lorsque le Nippon, alors âgé de 32 ans, atterrit en France. « Lorsque j’étais stagiaire chez Dalloyau au Japon, le chef de Dalloyau Paris m’a recommandé la pâtisserie Osmont pour me perfectionner » se remémore-t-il. Un conseil plus qu’avisé car Jean-Marie Osmont dispose d’un CV en béton armé : ancien chef pâtissier au Ritz et meilleur ouvrier de France en 1979. Koji Nakajima admire ainsi l’artisan choisir les meilleurs ingrédients dans le but de magnifier les saveurs qu’il souhaite créer. Et même les périodes de rush sont pour le Japonais une occasion d’apprendre : « Je garde un souvenir très fort des fêtes de Noël, où toute l’équipe travaillait ensemble avec beaucoup d’énergie pour produire une quantité impressionnante de gâteaux. »

« Le département des Yvelines m’a toujours donné une impression raffinée, avec un équilibre entre modernité et nature que je n’ai pas retrouvé ailleurs » avoue Koji Nakajima. (Ville de Conflans-sainte-Honorine)

Toutefois, le « stagiaire » ne reste pas cloîtré dans le laboratoire de Jean-Marie Osmont et profite des environs après le travail ou durant ses jours de repos. « Je me baladais sur les berges de Seine, confie-t-il, les bâtiments historiques et la beauté de la ville me procuraient beaucoup de sérénité. » De retour au Japon, Koji Nakajima s’occupe du développement de nouveaux gâteaux dans une grande entreprise de fabrication de pâtisseries mais l’envie de lancer son enseigne le titille : « Les jours passés à la pâtisserie Osmont ont profondément influencé ma vie et m’ont donné l’envie d’ouvrir ma propre boutique. » 25 ans plus tard, il franchit enfin le cap avec l’ouverture, donc, du « Conflans-Sainte-Honorine » et de ses vitrines garnies de douceurs de l’Hexagone.

Il faut savoir qu’au Japon, il y a une certaine francophilie au niveau des desserts. « Pour les réunions familiales ou entre amis, on déguste souvent des pâtisseries françaises, explique l’artisan. Elles sont aussi très appréciées comme cadeaux. » Et visiblement, il a bien appris aux côtés du meilleur ouvrier de France 1979 puisque Koji Nakajima a remporté le premier prix au Japan Cake Show, le plus grand concours de pâtisserie du Japon.

Cela fait 10 ans que le chef pâtissier japonais n’est pas revenu dans la cité batelière – « mais j’aimerai vraiment remédier à cela » – toutefois, ce n’est pas pour autant que les liens avec « Monsieur Osmont » sont coupés : « Il me dit encore aujourd’hui que je peux lui demander n’importe quel conseil en pâtisserie et il prend également soin de ma famille, ce qui me touche beaucoup. »