Coups de couteau sur fond de conflits entre quartiers

Mardi après-midi, quatre jeunes Mantevillois, âgés de 16 à 24 ans, ont été interpellés par les policiers du commissariat de Mantes-la-Jolie. Ils sont soupçonnés d’avoir agressé et donné des coups de couteau à un autre adolescent, appartenant à un autre quartier de la ville. Ces bagarres entre jeunes du Village, des Merisiers et des Plaisances sont régulières depuis plusieurs décennies.

Les quatre jeunes faisaient partie d’un groupe d’une vingtaine de personnes qui avaient agressé et donné des coups de couteau à un jeune de 16 ans le 10 décembre dernier, peu avant 22h au Village. Pour le moment, les policiers « n’ont pas plus d’éléments » pour identifier les autres protagonistes. La victime avait été transportée au centre hospitalier de Mantes-la-Jolie.

Les quatre suspects habitent le quartier des Merisiers.

Selon les premières conclusions des enquêteurs, l’appartenance aux différents quartiers de la ville serait à l’origine de l’agression. Les quatre suspects habitent le quartier des Merisiers, leur victime le Village. Lors de leur garde à vue, les quatre jeunes ont nié les faits, malgré la confrontation avec la victime.

« Ce sont des histoires de rivalité entre quartiers, détaille une source policière. Cela nous arrive d’intervenir de temps en temps. » Sollicité par La Gazette, un vingtenaire du Village, lui-même aujourd’hui très détaché de ces haines très locales, ayant souhaité rester anonyme, témoigne : « Quand on croise quelqu’un d’un autre quartier et qu’on est en bande c’est un réflexe. […] Ils ne savent pas pourquoi ils se battent. »

leur victime le quartier du Village.

Il poursuit, concernant l’agression récente de l’adolescent du Village par des jeunes des Merisiers : « C’était une descente, c’était prémédité ». Cette « rivalité de longue date » entre quartiers populaires mantevillois (le troisième est celui des Plaisances, Ndlr) existe, selon lui, depuis plusieurs décennies. Il constate néanmoins que l’âge des personnes impliquées a baissé : « Avant, ils avaient plutôt la vingtaine. Maintenant ce sont surtout des adolescents. »

L’attaque récente à l’arme blanche visait une personne en particulier… mais les agresseurs « ont reconnu s’être trompés de cible », précise une source proche de l’enquête, qui analyse : « D’habitude ils sont moins nombreux, mais cette-fois-ci le groupe était important. » En 2014, ces rivalités entre quartiers avaient coûté la vie d’Abdel Wahid, 21 ans. Le jeune homme avait été abattu en pleine rue un soir de juin alors qu’il rentrait chez lui après avoir été à la fête foraine.