Ces locataires font des rondes contre l’insécurité dans leur immeuble

Face aux dégradations persistantes depuis cinq ans, les habitants de la résidence Lucie Aubrac sont excédés et organisent des rondes au parking. Le bailleur social dément toute inaction de sa part.

Jeudi 26 avril 2018, au conseil du quartier de la gare, les habitants de la résidence Lucie Aubrac, à deux pas de la gare RER d’Achères-ville, dénoncent des dégradations depuis quatre ans. Un an après, les dégradations dans l’entrée et au sein du parking souterrain de la résidence persistent. Aujourd’hui à bout de nerfs, les habitants effectuent des rondes de nuit. Le bailleur social dément toute inaction lors de telles incivilités.

« Lorsque je me couche, je ne sais pas si je vais retrouver ma voiture intacte le matin », déplore une habitante de la résidence Lucie Aubrac. Les locataires craquent face aux dégradations… et ont décidé collectivement de prendre les choses en main. Communiquant via la messagerie Whatsapp, ils organisent des rondes nocturnes toute la semaine dans le parking souterrain. Ils assurent qu’en mars dernier, un des habitants a fait fuir un jeune qui s’amusait avec un extincteur.

En effet, malgré l’installation de caméras en juillet 2017 par le bailleur, les dégradations dans le parking ont continué, menant à plusieurs plaintes au commissariat. « Aujourd’hui, les caméras ne dissuadent pas les jeunes de faire des larcins, analyse Frédéric Fallope, un habitant de la résidence. J’effectue, à 2 h du matin, une ronde de cinq à dix minutes pour sécuriser le parking. »

« Il y a un manque de sécurisation du parking souterrain, il est facile d’y accéder de l’extérieur, indique un autre locataire, photos de dégradations à l’appui. Les jeunes y viennent casser les voitures et dépouiller les banquettes. » Le hall d’entrée serait également sujet à des tentatives d’intrusion régulières, ajoute Frédéric Fallope : « Des jeunes ont essayé à de multiples reprises de forcer la porte d’entrée de la résidence, sans y parvenir. »

Leur propriétaire, CDC Habitat, répond que « la sécurité des accès au parking fonctionnait parfaitement lors des intrusions ». Le bailleur social précise qu’il alerte systématiquement la police, le syndic et un huissier de justice. « Une enquête est en cours, nous avons remis les images de la vidéosurveillance au commissariat », rapporte également le bailleur de la dernière intrusion.

« La police municipale et nationale passent régulièrement dans le quartier. Concernant les dégradations, ce sont toujours les mêmes, ils ont été identifiés », commente le maire Marc Honoré (DVD). « On essaie d’orienter les jeunes de la commune vers nos clubs sportifs et culturels car ils ont du mal à recruter, mais cela ne les intéresse pas », déplore-t-il.