Les escrocs trafiquaient les distributeurs de billets

Les deux hommes interpellés, le lundi 15 juin à Vernouillet, récupéraient les codes de cartes bleues des clients, à l’aide d’un stratagème bien rodé.

« Ce duo d’escrocs avait semble-t-il écumé une partie de la région parisienne » rapporte une source policière des deux hommes interpellés le lundi 15 juin devant l’agence de la Caisse d’Épargne de Vernouillet. Ils sont suspectés d’être les auteurs d’une série d’escroqueries aux distributeurs automatiques de billets pour un butin de « plus de 6 500 euros ».

Pour subtiliser leurs codes aux utilisateurs des automates bancaires, les deux hommes, âgés de 35 et 45 ans, utilisaient une variante de la technique du « collet marseillais », notamment sur les communes de Conflans-Sainte-Honorine, Verneuil-sur-Seine et Vernouillet.« Elle consiste à obstruer le lecteur de carte à l’aide d’un ticket de métro ou un récépissé de dépôt de chèque », explique une source proche du dossier.

Toute la malice de l’arnaque consistait ensuite à coller une affiche aux couleurs de la banque sur l’écran du distributeur, « invitant les usagers à recomposer leur code secret autant de fois que nécessaire si la machine avalait leur carte », rapporte une source policière des témoignages. Les escrocs en profitaient alors pour mémoriser leurs codes et attendaient que les clients signalent l’incident au guichet pour réaliser des retraits frauduleux.

Grâce aux enregistrements de vidéo surveillance, la police parvient à identifier l’un des suspects « défavorablement connu des services pour des faits similaires » et font le rapprochement avec d’autres affaires d’escroqueries à Orgeval, Sartrouville et Houilles qui remontent jusqu’au mois de février.

Le lundi 15 juin, le suspect identifié est attrapé sur le fait avec son complice. Dans leur voiture, la police découvre tout l’attirail des escrocs, « près de 1 100 euros en liquide, quatre tubes de colle, du ruban adhésif, des tickets de métro ainsi que des cartes bancaires ».

Lors de leur audition au commissariat de Conflans-Sainte-Honorine, ils reconnaissent tous deux les faits du jour mais sont en revanche plus vagues concernant les faits antérieurs. « L’un en a nié une partie alors que l’autre a avoué les vols et les usages frauduleux de cartes bancaires », rapporte une source policière. Les deux hommes ont été déférés, le mercredi 17 juin, devant le parquet de Versailles en vue d’une ­comparution ­immédiate.