Le tribunal administratif de Versailles annule l’élection municipale

Le maire Michel Lebouc (DVG) confiait ce lundi réfléchir à faire appel auprès du Conseil d’État. Selon la décision du Conseil d’État, de nouvelles élections pourraient avoir lieu.

La décision du tribunal administratif de Versailles, rendue ce lundi 21 septembre a fait trembler les murs de la mairie magnanvilloise. Suite au recours déposé par l’élu de la liste Collectif Magnanville, Dylan Guelton, l’élection municipale a été annulée. Le 15 mars dernier, Michel Lebouc (DVG) avait été élu à 50,97 % des suffrages exprimés et seulement 35 voix d’avance sur le chef de file de l’opposition, Nicolas Laroche.

Selon nos informations, la publication par la chaîne Youtube de la Ville d’une vidéo présentant la maquette de la future entrée de ville, à la place du magasin But, le 2 janvier dernier, en période électorale, a été considérée par les juges comme suffisante pour annuler l’élection. Selon Le Courrier de Mantes, Dylan Guelton demandait « l’annulation ou la rectification des résultats de la commune de Magnanville pour atteinte à la sincérité du scrutin considérant le faible écart de voix ». Ce lundi soir, avant l’envoi à l’impression de cette édition, Michel Lebouc confiait réfléchir à faire appel devant le Conseil d’État et évoquer le sujet ce soir avec sa majorité.

« C’est compliqué. On ne s’attendait pas du tout à ça, souffle ce 21 septembre un Michel Lebouc abasourdi. […] Je suis encore le maire des Magnanvillois […] et je continuerai à défendre les intérêts des Magnanvillois. » Le rapporteur public avait rejeté le recours « au fond », en relevant toutefois la diffusion de la vidéo, sans en tenir compte. « [Le tribunal] s’est focalisé sur une vidéo qui a été présentée avant l’élection municipale, qui avait été présentée aux Magnanvillois, déplore Michel Lebouc. Elle a été faite bien avant les élections. C’est vrai qu’elle a été mise le 2 janvier, […] juste avant les vœux, […] mais elle circulait. » Par rapport à ce timing, l’élu plaide la « bonne foi », le projet ayant déjà été présenté, mais « peut entendre qu’on dise que cela aurait pu me servir du fait de l’écart des voix ».

De son côté, Dylan Guelton (qui a déposé le recours personnellement, mais avec l’accord de sa liste, Ndlr) préfère « rester prudent », du fait de la possibilité pour Michel Lebouc de déposer un recours, devant le Conseil d’État. « Il y avait donc des raisons de faire un recours au tribunal administratif, ce n’était pas un recours sans fondement, se satisfait-il toutefois. Le but c’était de s’assurer que le scrutin avait été sincère et c’est dans ce sens que le tribunal administratif a arbitré. […] Cela change beaucoup les choses puisque sur les trois conseils municipaux du mandat on s’est vus reprocher très fortement le fait d’être ­soit-disant d’être des ­mauvais ­perdants. »

Dans le cas où une nouvelle élection pourrait avoir lieu, après décision du Conseil d’État, les deux parties s’inquiètent toutefois du taux de participation (au premier tour, le taux d’abstention avait été de 55,03 %, Ndlr). « En période Covid, on risque de se retrouver dans la même situation qu’en mars », regrette Michel Lebouc. « Cela risque d’être très compliqué de mobiliser les gens, reconnaît Dylan Guelton. On sait qu’il y a moins de participation quand on revote. »