Un réseau de prostitution mis à jour

Parfaitement huilé, ce réseau utilisait un site internet et un « centre d’appels » pour orienter les clients vers des appartements situés à Mantes-la-Jolie, Meulan-en-Yvelines et Epône.

Un couple de Mantais comparaîtra le 17 novembre prochain devant le tribunal correctionnel de Versailles pour « proxénétisme aggravé ». Âgés de 28 et 32 ans, ils ont reconnu devant la police avoir loué « en connaissance de cause » à plusieurs prostituées, des appartements situés à Mantes-la-Jolie, Meulan-Yvelines et Epône. D’après l’enquête de police, le couple était un maillon d’un réseau bien organisé.

Tout a commencé il y a plusieurs mois de ça, au mois d’avril 2021, lorsqu’une patrouille de police qui circule dans le quartier de Meulan Paradis est avertie par une riveraine d’allers et venues permanents aux abords d’un logement du quartier, laissant imaginer qu’un réseau de prostitution s’y est installé. Une hypothèse qui sera rapidement ­confirmée.

« En parallèle de ça, lors d’une mise sur écoute, nous avons intercepté une conversation qui tournait autour de jeunes femmes originaires d’Amérique du Sud qui se livraient à la prostitution via un site internet d’escorting », ­rapporte une source policière.

Le compte créé sur le site internet et la ligne téléphonique associée conduisent les enquêteurs vers un couple domicilié à Mantes-la-Jolie et déjà mis en cause l’été dernier dans le braquage d’un médecin de la commune. Avec son conjoint, incarcéré depuis l’été dernier, la femme titulaire de la ligne téléphonique percevait effectivement des loyers contre la mise à disposition de trois appartements. « La somme variait selon le nombre de filles, mais c’était visiblement de l’ordre de 300 euros par semaine », note une source proche du dossier.

La Mantaise est également suspectée d’avoir joué le rôle de standardiste en utilisant plusieurs lignes téléphoniques pour orienter, tel un « centre d’appels », les clients vers les jeunes femmes. Interrogées, ces dernières ont formellement reconnu le couple et ont confirmé les transactions évoquées. « Pour autant, elles se disent indépendantes », rapporte notre source.

Si elle a d’abord tenté de nier les faits après son interpellation le 7 octobre dernier, la suspecte a rapidement revu sa copie. Elle a finalement reconnu percevoir « 1 500 euros par mois » pour ses services. Extrait de la maison d’arrêt, son conjoint, quant à lui, a indiqué qu’il avait bien connaissance de l’activité de sa compagne, mais a nié « avoir un rôle formel dans la gestion de ce réseau de prostitution », indique notre source.