Primaire à gauche : mobilisation en hausse dans les « quartiers populaires »

Le deuxième tour des primaires de la gauche a vu Benoît Hamon largement l'emporter. Le dernier débat et une colère contre Manuel Valls semblent avoir participé à l'augmentation de la mobilisation.

Dimanche dernier, le deuxième tour des « Primaires citoyennes » du Parti socialiste a vu le député yvelinois Benoît Hamon l’emporter avec 58,71 % des suffrages exprimés face au premier ministre sortant Manuel Valls (chiffres du site internet lesprimairescitoyennes.fr ce lundi 30 janvier, Ndlr). A l’échelle nationale comme locale, les chiffres de la participation ont été en hausse par rapport au premier tour.

« On est content car on se rend compte que beaucoup plus de gens sont venus voter, sourit Mohamed Hassani (PS), élu d’opposition achérois et secrétaire de la section locale du parti, au bureau de vote achérois de la salle Bussières. A 15 h 30, on a eu autant de votants qu’à 19 h la semaine dernière. » Si ce dernier confie une certaine déception quant aux chiffres de la participation du premier tour, il estime que le débat d’entre-deux-tours a décidé les électeurs à se déplacer pour le second.

« A 15 h 30, on a eu autant de votants qu’à 19 h la semaine dernière », souligne l’Achérois Mohamed Hassani (PS).

A l’image de Zineb au bureau de vote du siège de la fédération yvelinoise du Parti socialiste, qui est allée voter au deuxième tour contrairement au premier. « Je n’avais pas suivi les débats avant le premier tour, et là j’ai bien suivi, explique cette dernière. Quand ils ne sont pas nombreux, on peut faire la différence. »

Dans le même bureau, Sabrina, la quarantaine, s’est déplacée aux deux tours pour soutenir Benoît Hamon. Elle explique son choix par une « colère contre Valls [et] une déception du gouvernement ». Et Sabrina d’ajouter amèrement : « Je pensais qu’ils allaient défendre nos idées ». Là où plusieurs électeurs de gauche espèrent de Benoît Hamon « du changement ».

Une colère contre l’ancien premier ministre également évoquée par Mimoun, qui reproche au candidat une « obsession pour l’Islam ». Des propos qui trouvent échos dans ceux de Sandrine Grandgambe, première secrétaire fédérale du PS yvelinois et proche de Benoît Hamon, qui estime que les « discours anti-musulmans » de Manuel Valls « ont mobilisé, c’est flagrant ».

Cette dernière note un « pic [de la mobilisation] dans les quartiers populaires, aux Mureaux, à Mantes-la-Jolie, Trappes, … ». Pour l’ensemble des bureaux de vote des Mureaux par exemple, Mbarek Akafou, secrétaire de la section locale du PS, certifie un taux de participations en hausse de « 25 % par rapport au premier tour ».

Dès la mi-journée, de nombreux électeurs se risquaient à pronostiquer Benoît Hamon vainqueur.

A quelques heures de la clôture des votes, les électeurs de Benoît Hamon comme de Manuel Valls voyaient plutôt se profiler une victoire du député yvelinois. « Je ne suis pas optimiste pour ce soir », confiait Gilbert, retraité, dont le premier ministre sortant avait la faveur. A 17 h, l’Achérois Mohamed Hassani se risquait au jeu des pronostics, et à l’instar de plusieurs électeurs, il espérait alors « 60 % pour Benoît Hamon ».

Pendant le dépouillement du bureau situé à la fédération yvelinoise du PS, les bulletins Benoît Hamon s’enchaînaient, entrecoupés de rares votes Manuel Valls. Confirmant ainsi les avis des différents électeurs au cours de la journée, jusqu’à la confirmation officielle donnant le député yvelinois vainqueur.

Pour les présidentielles à venir, les électeurs de la primaire s’accordent pour dire qu’une « entente avec les autres gauches » sera nécessaire, en allusion à Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. Sans quoi Claire, venue voter à Achères, estime que le candidat socialiste n’aura « pas ses chances ». Beaucoup d’autres se montrent plus pessimistes, à l’image de Christine : « Je n’y crois pas une seule seconde à la présidentielle pour la gauche ».