Les communaux votent pour leurs congés, la grève suspendue

Après une nouvelle semaine d'escalade entre le maire FN et les grévistes, la situation s'est brusquement apaisée après le vote de vendredi, où près de 83 % ont voté pour garder les congés.

La tension, au plus haut, semble aujourd’hui retombée entre la majorité municipale FN et les nombreux agents communaux qui faisaient grève depuis la rentrée. Ces derniers, appuyés par la CGT, exigaient l’engagement que les négociations visant à augmenter le temps de travail jusqu’aux 1 607 heures annuelles légales se fassent sans porter atteinte à leurs 11 jours de congés annuels supplémentaires.

Face à eux, le maire Cyril Nauth (FN) aura fait durer le suspens en refusant cet engagement préalable, pour finir par proposer une consultation du personnel communal tenue vendredi. Près de 83 % des 260 votants (sur 325 agents, Ndlr) ont choisi la méthode sauvegardant leurs congés, face à la proposition d’une transformation de ceux-ci en RTT, proposée par le Centre interdépartemental de gestion (CIG) et appuyée par les cadres de la mairie.

« La méthode préconisée par le maire […] a été battue à plate couture, s’est félicitée vendredi soir la CGT dans un communiqué. Nous avons décidé de suspendre le mouvement de grève dans l’attente de l’ouverture des négociations. »

Près de 83 % des 260 votants (sur 325 agents, Ndlr) ont choisi la méthode sauvegardant leurs congés, face à la proposition d’une transformation de ceux-ci en RTT.

Dans un communiqué envoyé ce lundi, le maire met plutôt en avant le « climat particulièrement serein et apaisé » de sa consultation. Ces derniers jours pourtant, ses propos, notamment en conseil municipal mercredi à l’égard de la CGT, tandis qu’une énième manifestation se déroulait devant l’hôtel de ville, ne laissaient pas présager une sortie de crise.

Il semblait ce lundi s’engager bien plus fermement : « Je m’appuierai bien évidemment sur le résultat de ce vote pour présenter au conseil municipal en décembre une délibération qui défendra, sans ambiguïté, la conservation de ces 11 jours de congés supplémentaires. » Le conflit semble donc devoir s’éteindre, pour peu que le reste des négociations sur le temps de travail se passe bien.

Batailles de tracts dans les écoles

Au tract de la CGT donné à la sortie des écoles, il avait répondu par le sien, qu’il avait demandé aux directeurs des maternelles et élémentaires de la commune de distribuer. Résultat : le maire Cyril Nauth (FN) n’a pu en obtenir la distribution que dans deux écoles, déclenchant au passage une bronca du syndicat FSU. L’inspection académique des Yvelines confirmait ensuite aux directeurs, à la demande de la FSU, qu’il ne fallait pas distribuer ce document.

« Comment pouvez-vous penser à un seul moment qu’un directeur d’école puisse laisser passer un brûlot antisyndical politisé à fond ? C’est honteux, vous perdez pied complètement, l’a vigoureusement interpellé le conseiller d’opposition de gauche Serge Gaspalou, également directeur d’école dans la commune, au dernier conseil municipal. Vous allez avoir des nouvelles des services de l’Etat très bientôt. »

Face à lui, comme aux autres opposants lui rappelant « le périmètre scolaire » où toute politique est interdite, le maire se défend : « Ce n’est pas un tract […] Il n’y a absolument rien de politique. » Au sein des cinq pages de cette réponse destinée à être donnée sous plis non scellés aux enfants, il y déplore « l’attitude du syndicat CGT » comme « son tract mensonger » dont la rédaction « démontre la malhonnêteté ».

La FSU se satisfait que l’inspection académique enjoigne la non-distribution. « On ne distribue pas un document lisible par les élèves pour qu’ils le transmettent à leurs parents, le sujet était hautement polémique, ça signifie une sorte d’instrumentalisation, analyse Michel Chastan, co-secrétaire départemental de la FSU des Yvelines. Ca n’a rien à faire entre les mains des directeurs d’école. »