Développer les filières d’excellences dans les CFA, un souhait de la députée

Membre d’un groupe d’études et d’un groupe de travail sur l’apprentissage, Natalia Pouzyreff a pu faire part de ses idées sur la filière le 17 novembre, lors d’une visite au Centre de formation des apprentis du Tremblay-sur-Mauldre.

Cet article fait partie d’un dossier consacré à trois députés des Yvelines : Que font vos nouveaux députés ?

Elle a fait de l’apprentissage et de la filière professionnelle l’un des engagements de son mandat. C’est pourquoi Natalia Pouzyreff (LREM), députée de la sixième circonscription, se rend le 17 novembre dernier au Centre de formation d’apprentis du transport, de la logistique, du tourisme et de la maintenance automobile sur véhicules de transports routiers (CFATL) au Tremblay-sur-Mauldre.

L’établissement de cette petite commune située le long de la route nationale 12, près de Plaisir accueille près de 450 apprentis pour des formations allant du CAP à Bac +4. En présence de Jean Wemaëre, le président de la Fédération de la formation professionnelle, des responsables du CAFTL et de son homologue de la 12e circonscription Florence Granjus (LREM), elle a réaffirmé son souhait de développer des filières d’excellence dans l’apprentissage.

L’orientation des élèves dans un cursus scolaire classique sans que cela leur corresponde, la députée y a été confrontée, lorsqu’elle a enseigné la physique-chimie de 2013 à 2017 à des lycéens de seconde générale à Saint-Germain-en-Laye. « On voyait qu’ils avaient été mal orientés, que cela ne leur correspondait pas », explique-t-elle, tandis qu’on lui présente un simulateur de conduite poids-lourds, où les apprentis s’entraînent dans le cadre de leur formation.

Elle plaide surtout pour la possibilité de « se réorienter en cours d’année, au bout d’un trimestre, par exemple ». Et s’est emparée de la question à l’Assemblée nationale, où elle a fondé un groupe d’études dépassant les partis politiques, sur la question. Elle a également intégré le groupe de travail de La République en marche dédiée à cette question (voir ci-contre). « Aujourd’hui encore, l’apprentissage a mauvaise réputation, alors qu’il permet une meilleure insertion dans le monde du travail », regrette-t-elle.

Et un échange avec une petite dizaine de jeunes apprentis dans les ateliers de maintenance conforte son idée « d’accompagner les élèves de toutes les filières » intéressés par l’apprentissage, notamment par des journées d’immersion. « J’ai fait un bac S », témoigne l’un d’entre eux de son parcours avant d’intégrer la filière dédiée à la maintenance des véhicules. « L’apprentissage doit être montré en exemple, on peut y développer des filières d’excellence », souligne Natalia Pouzyreff.

Mais à l’heure actuelle, difficile de promouvoir l’apprentissage et les CFA au sein des lycées généraux. « Les CFA ne dépendent pas de l’Education nationale, eux parlent directement avec les entreprises, précise la parlementaire. Ce sont deux mondes qui doivent davantage communiquer entre eux. » Et pour dépoussiérer l’image de l’apprentissage et ses stéréotypes elle souhaite encourager les actions de communications menées par les CFA comme les journées portes ouvertes mais aussi certaines mesures pour faciliter la vie des apprentis. « Il faut faciliter leur mobilité, par les transports mais aussi en proposant des internats », explique-t-elle.

Une démarche qui est déjà appliquée sur le site du CFATL et des deux autres structures qui composent le site. « Environ 70 % des apprentis sont originaires de la région, mais 30 % d’entre eux viennent de plus loin », précise Loïc Charbonnier, président délégué général de l’organisme Apprendre et se former en transport et logistique (Aftral, qui gère le CFATL, Ndlr). Et de rappeler qu’ « il y a 78 % d’insertion professionnelle dans les transports ».

Là aussi, selon la parlementaire réside l’enjeu : ouvrir des centres de formations adaptés aux besoins des entreprises. « Il y a des entreprises qui ont du mal à recruter », explique-t-elle. Tout en soulignant toutefois qu’il faut prendre en compte lors de la candidature « la maturité du jeune et savoir s’il est prêt à être confronté au monde du travail ».