Jeudi 20 octobre, aux alentours de 18 h. Tandis que les élus arrivent progressivement au théâtre de La Nacelle, à Aubergenville, pour la séance du conseil communautaire, une trentaine d’habitants du collectif citoyen GPSEO s’est regroupée aux abords de l’établissement culturel. Tous sont venus manifester leurs mécontentements, à grand renfort de banderoles, sur la gestion financière de la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (GPSEO) et en particulier sur l’augmentation de la taxe foncière.
« Depuis la création de GPSEO en 2016, les services n’y sont plus […]. Je pense que les habitants en avaient déjà gros sur la patate et ce qui a fait déborder le vase c’est la taxe foncière […]. Des gens ont reçu 300, 400, 500 euros d’augmentation de taxe foncière et ils ont dit Stop », résume Alexandre, un Conflanais et l’un des fondateurs du collectif citoyen, de la démarche de ce rassemblement.
Évoquée fin 2021, la création d’une taxe foncière de 6 % pour l’ensemble des 73 communes de GPSEO a été votée par le conseil communautaire le 17 février dernier. Quelques jours avant ce vote, dans les colonnes de La Gazette du 2 février 2022, la nouvelle présidente de la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise et maire de Meulan-en-Yvelines, Cécile Zammit-Popescu (DVD), avait expliqué que cette augmentation était inévitable pour empêcher une mise sous tutelle de l’État.
« Dans la situation où on est aujourd’hui, où on a finalement un déficit structurel qui s’accentue d’année en année, en 2023, le budget ne pourra pas être en équilibre. C’est la perspective de la mise sous tutelle et c’est la perspective d’une fiscalité qui ne sera pas à six points mais à 10, 12, 18, 20… On sait ce qu’il se passe quand l’État prend la main […], déclarait-elle. Si on n’a pas de fiscalité, on aura zéro investissement mais zéro investissement sur 2022, 2023, 2024, 2025, 2026, tout le mandat. »
« On nous dit que c’est soit on augmente la taxe foncière, soit on sera repris par l’État sauf qu’on aurait préféré. Même si la taxe foncière avait augmenté, au moins cela aurait mis un coup de pied dans la fourmilière », affirme Alexandre. Dans une lettre ouverte adressée aux membres du conseil communautaire, le collectif citoyen GPSEO, qui affirme être composé de « plus de 1 600 membres », demande aux élus de « faire ce qu’il faut pour arrêter ce mammouth de GPSEO et demander sa dissolution ».
Installés dans les gradins du conseil communautaire, avec leurs messages revendicatifs à la main, les membres du collectif citoyen se sont gentiment faits rappeler à l’ordre par la présidente, Cécile Zammit-Popescu, soulignant que « si les séances du conseil sont ouvertes au public, vous êtes tenus au silence. Si ce n’est pas le cas, nous voterons le reste des délibérations à huis-clos ».