Légère friction entre le Département et le GHT Yvelines Nord

Dans un monde théorique, l’Institut de Santé Parasport Connecté sera complètement sorti de terre en 2026. Mais pour le moment, bien que toutes les institutions concernées s’accordent sur l’importance de cet institut, il y a de la friture sur la ligne. « Le centre hospitalier de Meulan-Les Mureaux (CHIMM) – qui dépend du groupe hospitalier du territoire Yvelines Nord – ne doit pas nous prendre pour des cochons payeurs » assène Pierre Bédier. L’objet du courroux du président du Département est le suivant : l’achat de terrain appartenant au CHIMM sur le site de Bécheville alors que la direction des établissements de santé – dont Arnaud Péricard, conseiller départemental et président du conseil de surveillance du CHIPS, lui aussi intégré au GHT – ne souhaite pour le moment mettre la main à la patte. « Qu’ils demandent à l’Agence Régionale de Santé des financements car sinon nous allons nous retrouver dans une situation paradoxale » avance l’ancien maire de Mantes-la-Jolie, « le Département qui n’a pas la compétence santé, se retrouverait encore une fois à l’utiliser. » Il n’hésite pas à brandir la menace ultime, c’est-à-dire l’abandon complet du projet, tout en reconnaissant son caractère indispensable.

Placé sous l’égide du Professeur Genêt, l’ISPC aura plusieurs buts. Tout d’abord celui d’apporter des avancées notables sur le handicap et notamment les prothèses dont le professeur est un éminent spécialiste. Il devra également former les athlètes handisports de demain. « Un pôle d’excellence avec sur le même site différents professionnels de santé, du sport et de l’analyse du mouvement, ainsi que des acteurs de l’action sociale et des représentants des parties prenantes » détaille Pierre Bédier. À ce jour, c’est l’association de « l’Institut de Santé Parasport Connecté Synergies » qui porte la maîtrise d’ouvrage du futur bâtiment, pour un bugdet prévisionnel estimé à 52,2 millions d’euros TTC, dont 47,2 pour la construction. En parallèle, le Département subventionnera donc de la manière suivante : 20 millions d’euros affectés à la réalisation de la construction, 2 millions pour la déconstruction des bâtiments et 1,8 million dédié au dévoiement des réseaux souterrains du Centre Hospitalier traversant la parcelle de l’ISPC.

La séance du 30 avril a permis de voter plusieurs évolutions du calendrier des opérations, à la demande même de l’ISPC. En premier lieu, modifier le dépôt du permis de construire initialement prévu le 30 juin et désormais reporté à septembre 2023. Puis l’obtention d’un permis de démolir et d’un permis de construire définitifs purgés de tout recours ou retrait. Et enfin l’obtention de l’ISPC de financements complémentaires pour un montant cumulé d’au moins 27,2 millions d’euros, permettant de finaliser le financement de l’édifice, équipements non inclus. Par la suite un bail emphytéotique administratif sera signé entre le Département et l’ISPC pour une durée de 30 ans, moyennant le paiement d’une redevance symbolique. Pour poser la première pierre, il faut donc satisfaire aux exigences du roc yvelinois.