Michel Lebouc revenait tranquillement de vacances quand il tombe sur l’article du Parisien datant du 24 février. Dans celui-ci, le maire de Magnanville apprend que le « site 1 » est retenu pour installer la maison d’arrêt de 700 places prévue pour 2028. Le sang de l’édile n’a fait qu’un tour même s’il s’attendait un peu à ce choix de la part du préfet de la région Ile-de-France, Marc Guillaume : « Le ministère de la Justice m’avait enfin envoyé, il y a quinze jours, le compte-rendu du comité de pilotage (COPIL) de mars 2023 dans lequel il indiquait que cet emplacement serait privilégié. »
Malgré les propositions alternatives que proposaient Michel Lebouc et toutes les personnes impliquées contre la construction de la prison de Magnanville, deux emplacements restaient privilégiés, les deux dans cette commune du Mantois. La première, une parcelle située à 150 m des maisons et du lycée Senghor. La seconde, à 800 m. Mais celle-ci a été rejetée puisque dans le cadre du Schéma directeur environnemental 2040 (SDRIF-E), elle contrevient aux principes d’urbanisme édictés par le conseil régional en provoquant un mitage agricole.
Mais que cela soit le site 1 ou 2, l’interrogation demeure chez Michel Lebouc : « Il y a le problème d’artificialisation des sols, les questions de mobilité avenue de l’Europe à cause du flux lié à l’activité carcérale. » En dehors de cela, il évoque également la situation du Mantois – « un territoire sinistré socialement et économiquement et qui ne peut pas être le déversoir de toutes les problématiques du département des Yvelines » – ainsi que les stigmates de l’attentat vécu en 2016, et que la construction d’une prison pourrait raviver.
L’attitude mi-figue mi-raisin du Conseil communautaire
Autre raison de son courroux : la délibération lors du conseil communautaire du 8 février pour s’opposer à tout projet pénitentiaire sur le sel de GPSEO. 113 élus ont voté « pour » cette délibération mais il y a également eu 10 votes « contre », parmi eux les maires de Mézières-sur-Seine, Verneuil-sur-Seine, Andresy ou des élus de Mantes-la-Jolie. « Cette délibération ne pouvait rien empêcher, mais symboliquement c’était beaucoup plus fort d’avoir une solidarité totale vis-à-vis d’un projet qui n’est pas le bon » se désole Michel Lebouc. En plus de les fustiger, il les invite à accueillir ce projet sur leurs communes.
L’État en prend également pour son grade : « Quand j’entends les gouvernements dire qu’ils ne veulent plus de maison d’arrêt en pleine ville alors que là c’est le cas… Je ne comprends pas ! » De plus, l’élu magnanvillois déplore une nouvelle fois l’absence de discussion et de communication entre les plus hautes sphères du pouvoir et ses administrations locales. Le COPIL du 1er mars actera officiellement le choix du site 1 mais n’arrêtera pas le combat de Michel Lebouc. L’édile promet qu’il mouillera sa chemise pour se battre contre ce projet incohérent.