« Un enfant m’avait raconté que son papa tapait sa maman, j’avais donc ouvert une information préoccupante auprès du Département mais en fait ce n’était pas la démarche. » confie une des stagiaires. Qu’il ou elle soit agent du CCAS, à la direction enfance éducation de la Ville ou dans d’autres métiers en contact avec des familles, chacune des personnes présentes à la formation sur les violences conjugales et intrafamiliales du 29 février, organisée par la mairie de Verneuil-sur-Seine, se demande comment agir. Alors pour répondre à cette interrogation, le Major Fabienne Boulard, responsable de la délégation d’aide aux victimes à la direction interdépartementale de la Police Nationale, et Carole Souied, chargée de Mission prévention des violences intra-familiales au Département, avaient fait le déplacement.
Tout d’abord pour lutter, il faut capter des signaux faibles, comme de l’agressivité disproportionnée lors d’une légère remise en cause. « Quand vous êtes agressés constamment, la moindre petite remarque fait partir dans les tours » explique Carole Souied. Cependant, si nous souhaitons agir efficacement, brusquer la victime ne sert à rien. Rappeler notre présence, rassurer la personne, l’assurer de notre écoute. Cela n’aura pas d’incidences dans l’immédiateté mais plus tard, elle saura franchir les portes d’un commissariat, d’un CCAS, ou d’un proche. Un passage à l’acte qui pourrait être aidé si plus de logements de repos étaient disponibles. Actuellement, l’IFEP en dispose de 2 et le dispositif FLORA 18.
Verneuil-sur-Seine engagé sur tous les fronts
« Par ailleurs, c’est tous ensemble que les violences faites aux femmes pourront reculer » assène le Major Fabienne Boulard. Appeler le 17 quand nous entendons une dispute dans un appartement par exemple. « Et ce n’est pas de la dénonciation, c’est de la protection » martèle-t-elle. « Est-ce que la police à nos coordonnées ? » se questionne-t-on dans la salle. La réponse est oui mais les forces de l’Ordre ne débarquent jamais en déclarant qui a appelé. Et elles sont également formées pour détecter les mensonges des maris violents. « « Ah monsieur l’agent, on vous attendait. Je m’en doutais, ça a crié mais on a tous picolé » raconte Carole Souied. De plus, la pose d’affiche dans le hall d’immeuble est un très bon moyen de prévenir les auteurs de violences conjugales qu’ils sont scrutés.
Ce n’était pas la seule action de la Ville de Verneuil pour lutter contre les violences faites aux femmes. La Mairie a déjà avancé en signant, en janvier 2024, la première convention d’une collectivité avec The Sorority Foundation et Un abri qui sauve des vies, deux associations engagées dans la lutte contre toutes les formes de violences extra ou intrafamiliales. Et avait organisé le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, des cours d’initiation de self-défense à l’attention des Vernoliennes au sein du CCAS.