Plusieurs lycées visés par des menaces d’attentats

Mantes-la-Jolie, Poissy, Porcheville… Près d’une quarantaine de lycées franciliens et yvelinois ont reçu des menaces d’attaques terroristes le mercredi 20 mars au soir.

« T’as vu la vidéo ? » « Fais voir, fais voir ! » Le sujet était sur toutes les lèvres, jeudi 21 mars au lycée Jean Rostand de Mantes-la-Jolie. La veille, aux alentours de 20 h, l’Espace Numérique de Travail (ENT) d’une quarantaine de lycées d’Île-de-France a été victime d’un piratage, accompagné de menaces d’attentats à l’explosif, et d’une vidéo de décapitation particulièrement violente. Parmi les établissements concernés, on trouvait dans les Yvelines le lycée mantais, mais aussi le lycée Lavoisier de Porcheville et le lycée Charles de Gaulle de Poissy.

« J’ai mis du C4 partout dans le lycée et dans les classes. J’espère que vos corps de kuffars vont exploser en 1 000 morceaux », pouvait-on lire dans la lettre, accessible par tous les élèves sur l’ENT le mercredi soir. « Quelques heures après, on pouvait encore la voir », s’étonne un élève qui a pris le soin de ­l’enregistrer sur son téléphone.

Si les établissements scolaires n’étaient pas cités de manière nominative, cela a suffi pour inquiéter les familles. « Ma mère ne voulait pas que je vienne aujourd’hui », raconte un élève devant le lycée Rostand. « J’ai vu la vidéo hier soir après le foot, ça m’a choqué » avoue son ami. Malgré le dégoût de certains face à la violence des images et des mots publiés, la plupart des élèves ont fait preuve d’un certain détachement face à la situation. « Des potes d’autres lycées m’ont dit que c’était la guerre chez nous ! », s’amuse l’un d’entre eux, tandis qu’un autre ironise sur cet énième coup de projecteur braqué sur l’établissement. « On est célèbre ! », se pavane-t-il.

Reste que les forces de l’ordre ont bien pris ces menaces au sérieux : un véhicule de la police nationale est resté parqué devant les grilles de l’établissement, tandis qu’une levée de doutes s’est déroulée tôt le matin avec des chiens de la douane, qui ont passé les lieux au crible sans rien trouver de suspect. « Tout le monde a pris les menaces très aux sérieux, souligne un membre du personnel. Les élèves, les enseignants et les parents étaient inquiets. Le lycée est resté ouvert, mais il y avait peu d’élèves et des enseignants absents (le jeudi, Ndlr.) ».

Le plan Vigipirate en urgence attentat

Au lycée Charles de Gaulle de Poissy, les forces de l’Ordre ont procédé à des fouilles systématiques à l’entrée de l’établissement, auxquelles a pu assister la maire de la commune, Sandrine Berno dos Santos. « Cette nouvelle alerte prend de nouvelles proportions qui mériteront que les peines prononcées à l’encontre de ceux qui s’y livrent soient exemplaires, a-t-elle déclaré dans un post publié sur ses réseaux sociaux. Non seulement la menace prend la forme d’un message à caractère terroriste, mais désormais il a été adressé à tous les élèves du lycée directement sur leurs mails. Quel traumatisme pour nos enfants qui doivent se sentir en sécurité dans leurs ­établissements ! »

Les forces de l’Ordre ont procédé à des fouilles systématiques à l’entrée de l’établissement, auxquelles a pu assister la maire de la commune, Sandrine Berno dos Santos. Crédit Photo : Facebook Sandrine Berno dos Santos.

Une enquête est toujours en cours pour démasquer les auteurs du piratage. Mais suite aux nouvelles menaces ayant visé des établissements des Hauts-de-France, et au passage du plan Vigirate au niveau « urgence attentat », les dispositifs de sécurité sont toujours en place, à l’heure où nous écrivons ces lignes, au sein des lycées yvelinois.