
À la clinique du Montgardé d’Aubergenville, on rit jaune. « C’est la semaine de la qualité de vie au travail, au programme yoga, massage, barbecue, massage et grève » ironise une des infirmières qui se trouve au niveau du piquet de grève, juste devant l’entrée. Sa collègue, située juste à côté, est quant à elle, beaucoup plus vindicative : « Ils organisent cela alors qu’ils [les directeurs] se gavent sur notre dos ». Son impression peut être bonne. En effet, il y a trois ans de cela, la CFDT Santé-sociaux se penche sur le secteur de la santé privée et remarque la présence de trois conventions collectives distinctes. « Ce qui faisait que des personnes pouvaient être embauchées dans des grilles de salaire différentes » détaille Catherine Deveix, secrétaire générale adjointe de la CFDT Santé-sociaux des Yvelines. Le syndicat se met alors au travail et propose un texte à destination des organisations patronales. Ce texte – nommé Avenant 33 – doit, pour les 3 secteurs privés du médicosocial, du thermalisme et du sanitaire, notamment aboutir à des augmentations de salaires.
Il finit par être ratifié par plusieurs syndicats patronaux et des travailleurs ainsi que validé par le ministère de la Santé. Les cliniques devaient commencer à l’appliquer à partir du 1er janvier 2024 avec une deadline jusqu’à la fin de l’année avec effet rétroactif. « Sauf que pour cette année, l’État a décidé de prioriser ce qui était nécessaire en annonçant une augmentation des tarifs de prestation des cliniques privées de 0,3 %, contre 4,3 % pour les hôpitaux publics » explique Catherine Deveix. Selon la syndicaliste, elles font ensuite un chantage au gouvernement et lance un appel à la grève le 3 juin : « Les directeurs et les médecins voulaient faire grève en emmenant les salariés avec eux mais nous leur avons dit non. » Toutefois, la secrétaire générale adjointe de la CFDT Santé-sociaux des Yvelines assure que Catherine Vautrin, la ministre de la Santé, a reçu quelques représentants des cliniques privées et qu’elle leur a promis une enveloppe en plus afin de mettre en place l’avenant 33. Sauf que l’argent n’arrive toujours pas dans la poche des employés…

C’est pour cela que le 18 juin, la CFDT Santé-Sociaux avait lancé un appel national à la grève illimitée. Une mobilisation qui a payé puisque le même jour, Ève Rescanières, secrétaire générale de la CFDT santé-sociaux, annonce sur le site de son syndicat que les employeurs devront bel et bien respecter leurs signatures avec les financements que le gouvernement a donnés. Reste maintenant à savoir quand. En parallèle de cela, les salariés de la clinique du Montgardé ont tenu également à rappeler que les promesses d’avril dernier n’ont toujours pas été tenues. « Nous devions participer à trois réunions afin de noter tous les dysfonctionnements, nous nous sommes arrêtés à deux et depuis, plus de son plus d’image » assène une infirmière. La mobilisation pourrait donc se poursuivre plus tard.