Mobilisé, le personnel de la santé privée obtient des augmentations de salaire

Depuis le 1er janvier, les cliniques privées doivent appliquer l’avenant 33 – texte proposé par la CFDT Santé Sociaux et permettant d’obtenir de meilleurs salaires – mais devant leur réticence, le syndicat avait appelé à un mouvement national de grève le 18 juin, qui a été suivi à la clinique du Montgardé.

À la clinique du Montgardé d’Aubergenville, on rit jaune. « C’est la semaine de la qualité de vie au travail, au programme yoga, massage, barbecue, massage et grève » ironise une des infirmières qui se trouve au niveau du piquet de grève, juste devant l’entrée. Sa collègue, située juste à côté, est quant à elle, beaucoup plus vindicative : « Ils organisent cela alors qu’ils [les directeurs] se gavent sur notre dos ». Son impression peut être bonne. En effet, il y a trois ans de cela, la CFDT Santé-sociaux se penche sur le secteur de la santé privée et remarque la présence de trois conventions collectives distinctes. « Ce qui faisait que des personnes pouvaient être embauchées dans des grilles de salaire différentes » détaille Catherine Deveix, secrétaire générale adjointe de la CFDT Santé-sociaux des Yvelines. Le syndicat se met alors au travail et propose un texte à destination des organisations patronales. Ce texte – nommé Avenant 33 – doit, pour les 3 secteurs privés du médicosocial, du thermalisme et du sanitaire, notamment aboutir à des augmentations de salaires.

Il finit par être ratifié par plusieurs syndicats patronaux et des travailleurs ainsi que validé par le ministère de la Santé. Les cliniques devaient commencer à l’appliquer à partir du 1er janvier 2024 avec une deadline jusqu’à la fin de l’année avec effet rétroactif. « Sauf que pour cette année, l’État a décidé de prioriser ce qui était nécessaire en annonçant une augmentation des tarifs de prestation des cliniques privées de 0,3 %, contre 4,3 % pour les hôpitaux publics » explique Catherine Deveix. Selon la syndicaliste, elles font ensuite un chantage au gouvernement et lance un appel à la grève le 3 juin : « Les directeurs et les médecins voulaient faire grève en emmenant les salariés avec eux mais nous leur avons dit non. » Toutefois, la secrétaire générale adjointe de la CFDT Santé-sociaux des Yvelines assure que Catherine Vautrin, la ministre de la Santé, a reçu quelques représentants des cliniques privées et qu’elle leur a promis une enveloppe en plus afin de mettre en place l’avenant 33. Sauf que l’argent n’arrive toujours pas dans la poche des employés…

Un appel national à la grève dans le secteur médical privé avait lieu le 18 juin afin de demander enfin l’application de l’avenant 33.

C’est pour cela que le 18 juin, la CFDT Santé-Sociaux avait lancé un appel national à la grève illimitée. Une mobilisation qui a payé puisque le même jour, Ève Rescanières, secrétaire générale de la CFDT santé-sociaux, annonce sur le site de son syndicat que les employeurs devront bel et bien respecter leurs signatures avec les financements que le gouvernement a donnés. Reste maintenant à savoir quand. En parallèle de cela, les salariés de la clinique du Montgardé ont tenu également à rappeler que les promesses d’avril dernier n’ont toujours pas été tenues. « Nous devions participer à trois réunions afin de noter tous les dysfonctionnements, nous nous sommes arrêtés à deux et depuis, plus de son plus d’image » assène une infirmière. La mobilisation pourrait donc se ­poursuivre plus tard.