Le lycée François-Villon toujours « sur le fil du rasoir »

Presque un mois après l’opération lycée mort, l’établissement François-Villon des Mureaux a vu, le 29 novembre, un collectif de parents d’élèves organiser une soupe populaire pour exprimer leur mécontentement sur la capacité réduite de la cantine du lycée.

L’équipe éducative et les parents d’élèves du lycée François-Villon des Mureaux n’en démordent pas. Près d’un mois après l’opération lycée mort, une nouvelle manifestation avait lieu devant l’enceinte de l’établissement scolaire. Avec un petit côté festif. Un collectif de parents d’élèves a préparé une soupe populaire dans le but d’exprimer leur ras le bol sur la cantine, symbole de toutes les carences. « Je me suis levée à 7 h du matin » précise Hinde, la cuisinière du jour entre ses deux grosses marmites. La recette est simple, pommes de terre, oignons, poivrons, le tout bien mixés pour réchauffer les cœurs et les esprits.

Adem, son fils, vient prendre un bol et raconte le calvaire de la demi-pension. « Il faut attendre parfois jusqu’à une heure » confie-t-il, la faute à un réfectoire de 313 places alors que 800 lycéens déjeunent au sein de leur établissement scolaire chaque midi. L’un des membres du personnel confirme cette situation catastrophique : « 40 élèves ont repris leurs cours en retard hier, ça peut arriver 1 à 2 fois dans la semaine… » se désole l’homme présent dans le lycée depuis une vingtaine d’années.

Ce n’est pas le seul problème qui touche l’adolescent. Lui, comme d’autres de ses camarades, a été obligé de redoubler sa seconde alors que le conseil de classe l’avait autorisé à passer à l’échelon supérieur. « Je veux faire de la gestion de patrimoine et pour ça il faut aller en STMG » explique-t-il. Malheureusement, les deux classes étaient complètes. « Ça fait 5 ans qu’on en demande une 3ème » s’exaspère sa maman. La seule possibilité qu’il avait était d’aller à Maurepas. Mais Adem devait donc partir de chez lui à 4 h 45 s’il voulait arriver à l’heure. « Chaque soir il est un peu démotivé, il s’imaginait même arrêter l’école » ajoute Hinde. L’esthéticienne de 44 ans a donc pris une décision pour son petit dernier qui est actuellement en CM2. Il ira dans le privé même si elle n’a pas forcément les moyens, « je n’ai pas envie qu’il ait les mêmes problèmes ».

Une bonne centaine d’élèves a choisi la soupe populaire pour déjeuner le midi plutôt que d’attendre une heure pour manger dans le réfectoire du lycée.

En novembre, sur la dizaine de revendications exprimées par l’équipe enseignante, le rectorat a pu en valider deux dont le poste d’assistante sociale. Elle sera 45 % du temps à François-Villon, le reste à Vaucanson. « Pour le reste, le directeur académique nous dit qu’il n’a plus les moyens, nous sommes toujours sur le fil du rasoir » déplore un membre du personnel. Et ce n’est pas du côté de la Région qu’il faut espérer du soutien, l’élu préposé à l’éducation a répondu dans une lettre que le lycée n’est pas sous dimensionné, alors qu’il y avait 800 élèves dans les années 90, près de 1 400 maintenant.

C’est ce qui a poussé Nadia à créer une pétition sur change.org : « C’est pour alerter toutes les instances mais aussi les parents qui vont mettre leurs enfants dans ce lycée l’année prochaine. » Le combat ne s’arrêtera pas là. Une nouvelle action est prévue le 7 décembre, avec une marche entre le lycée et la mairie des Mureaux. En plus de la députée Dieynaba Diop, d’anciens élèves garniront les rangs, « hors de question qu’on laisse notre école à l’abandon ! ».