« Difficile de rester calme » : les grévistes du réseau de bus Cergy-Conflans toujours mobilisés

Les agents de transport de la société Francilité Seine et Oise, qui occupent toujours le dépôt de bus de Saint-Ouen-L’Aumône, bouclent leur 4ème semaine de grève pour le maintien de leurs acquis sociaux. Si un semblant de dialogue a repris ces derniers jours, aucune avancée significative n’a encore été réalisée.

La musique résonne et l’ambiance est bon enfant, en ce jeudi 28 novembre au dépôt de bus de Saint-Ouen-L’Aumône. Plusieurs dizaines d’agents de transport de Francilité Seine et Oise, rassemblés autour de feux ou de cafés encore fumants, sont alors dans l’expectative : la direction rencontrait dans l’après-midi des représentants syndicaux, pour tenter de trouver une issue au mouvement de grève qui paralyse le réseau de bus de Cergy-Pontoise et Conflans-Sainte-Honorine depuis le 7 novembre dernier.

« Ça ne nous arrange pas, on ne fait pas ça par plaisir, tient à rappeler l’un des agents mobilisés. C’est la toute première fois que je fais grève, mais avec tout ce qu’on entend, c’est difficile de rester calme ». Les conducteurs de bus protestent contre la dégradation de leurs conditions de travail suite à leur changement d’employeur en janvier dernier, dans le cadre de l’ouverture à la concurrence. Les deux dépôts, autrefois gérés par la STIVO et Transdev sont désormais sous la responsabilité de Francilité Seine-et-Oise, filiale du groupe Lacroix-Savac.

Allongement des services, diminution du temps de battement entre les trajets, véhicules inadaptés… La liste des griefs est longue.

Allongement des services, diminution du temps de battement entre les trajets, véhicules inadaptés… La liste des griefs est longue. Alors pour tenter de mettre de l’huile dans les rouages, la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse a nommé un médiateur pour conclure un protocole d’accord. « Il est présent à toutes les réunions, mais ça n’a pas changé grand chose », souffle-t-on au sein du piquet de grève. Si les différentes parties se réunissent bien autour de la table des négociations, aucune issue ne semble se dessiner, à l’heure où nous écrivons ces lignes.

Pendant ce temps, les usagers du réseau doivent prendre leur mal en patience. La présidente de la région Île-de-France a annoncé, le 26 novembre, que tous les voyageurs seront remboursés « pour les jours de services non faits ». Un contingent réunissant un certain nombre d’entre eux était d’ailleurs attendu en fin de semaine au dépôt de bus, ainsi que le Préfet du Val-d’Oise Philippe Court, qui menaçait quelques jours plus tôt de lever le piquet de grève par la force. Mais pas de quoi impressionner les agents mobilisés. « Le préavis de grève va jusqu’au mois de mai, on restera là s’il faut ».