Les Newton room, ou comment apprendre les maths en s’amusant

Pendant près de trois mois, le collège des Plaisances a accueilli une Newton Room. Que ce soit pour programmer le plan de vol d’un avion en reconnaissance ou un robot en mission sur le sol martien, plus de 1 000 enfants ont pu apprendre les mathématiques en étudiant des cas concrets.

De prime abord, ce sont deux gros conteneurs empiétant sur la cour de récréation. Mais une fois à l’intérieur, il y a un petit côté caverne d’Ali Baba : des simulateurs de vol, des robots, quelques Lego et des tablettes. Tout ce concentré de technologie sert de support pédagogique aux Newton Room, un programme créé en Norvège en 2003 par l’organisation First Scandinavia et financé par Boeing. Son but, redonner le goût des sciences aux jeunes présents dans les quartiers politique de la ville ou dans des zones rurales. En France, c’est la Fédération Léo Lagrange qui s’occupe de déployer ce programme.

Pour l’obtenir, le collège des Plaisances a fait des pieds et des mains. « Il y avait une salle temporaire à Villepinte l’année dernière » explique Dorine Moévi, la principale de l’établissement scolaire. Elle et son équipe pédagogique se sont donc déplacés en Seine-Saint-Denis afin de « montrer la motivation » qui les animent. Ensuite la Mairie et l’Académie de Versailles ont appuyé sa demande. Et voilà nos deux conteneurs qui débarquent pendant les vacances de la Toussaint.

Toutefois, avant de pouvoir les utiliser, les professeurs doivent passer par la case formation. « On a été des élèves pendant quelques jours » s’amuse Djibril Fall, professeur de mathématiques au collège des Plaisances. Tout d’abord, les collégiens assistent à un cours sur les principes de la physique où le nom d’Isaac Newton est bien évidemment évoqué. Alors que les missions du robot sur Mars sont tout juste introduites – aller à la rencontre d’un autre robot en détresse – les jeunes sont déjà au taquet. Ils ont bien conscience que les 220 000 000 km qui nous séparent de la planète Rouge vont être un obstacle pour envoyer un signal et qu’il faudra donc programmer. Place à la pratique maintenant.

Les Newtons Room proposent deux exercices : établir un plan de vol pour faire un repérage dans les fjords norvégiens et venir en aide à un robot sur Mars.

Les élèves calculent donc les circonférences des roues, les notent, puis définissent combien de tours elles doivent effectuer pour que Spike (le petit robot) puisse retrouver son congénère. Le sérieux règne dans la classe même si Yanis s’amuse à augmenter la vitesse de rotation. « J’aime bien quand ça va vite » plaisante-t-il. La difficulté devient ensuite crescendo, des obstacles sont ajoutés afin d’imiter le sol de la planète rouge. Les 3 h passent à une vitesse folle. « Franchement, si tous les cours de maths étaient comme ça » s’exclame une des camarades de Yanis. « Les gamins adorent, même ceux qui sont un peu plus loin de la réussite scolaire » ajoute Grégory Dherbometz, le proviseur adjoint des Plaisances. « La première fois que je suis rentré dans une salle de ce type, un prof m’a glissé « bon courage avec ces deux élèves », renchérit Sébastien Delannoy, chargé de projet Newton pour la Fédération Léo Lagrange, finalement ils étaient en tête. »

Les Newton Room sont reparties de Mantes-la-Ville jeudi dernier pour aller à Séville mais Dorine Moévi aimerait vite les voir revenir de manière permanente : « Nous sommes en train de chercher des partenaires pour obtenir des subventions. » 1 000 enfants mantevillois ont pu en profiter et autant en sont ressortis avec des étoiles plein les yeux.