1,6 km de sentiers, parcours pédagogique… L’Île de Devant s’ouvre au public

Les promeneurs conflanais ont pu découvrir la presqu’île aménagée le samedi 10 mai, après de longs travaux pour la mettre en valeur et la rendre accessible à (presque) tous.

C’est sous un soleil radieux que la « Conflanette » a fait ses premiers allers-retours entre le quai des Martyrs de la Résistance, dans le centre-ville de Conflans-Sainte-Honorine, et l’Île de Devant, samedi dernier. La navette fluviale, qui peut prendre une dizaine de personnes à son bord, a permis à de nombreux promeneurs, conflanais ou non, de poser le pied pour la première fois sur cet écrin de nature resté inaccessible au public depuis des décennies.

« C’est marrant, j’ai grandi ici mais je n’ai jamais pu y aller, seulement l’observer de loin », s’amuse Amandine, la trentaine, avant d’embarquer. « C’est comme découvrir un endroit caché qui était pourtant sous nos yeux », ajoute son conjoint. En débarquant sur la presqu’île, ils ont pu découvrir un lieu où la nature a repris ses droits : après avoir abrité, pendant plusieurs dizaines d’années, des activités industrielles liées à la batellerie, l’Île de Devant est devenue une véritable réserve écologique de 18 hectares où la faune et la flore s’épanouissent.

Afin de préserver le site, le nombre de visiteurs présents simultanément sur l’île est limitée à quarante personnes, tandis que la période d’ouverture du site est restreinte d’avril à octobre.

C’est justement dans le but de mettre en valeur cet environnement idyllique que la municipalité en a acquis 8 hectares. « En entretenant la forêt et en luttant contre la progression des espèces végétales invasives telles que le robinier, notre action élaborée avec des professionnels du milieu forestier contribue à favoriser pleinement la biodiversité de ce site exceptionnel, déclarait Charles Prélot, Adjoint au maire délégué à l’Environnement, dans le magazine municipal. Quant aux aménagements créés sur une partie de l’île, ils ont eux aussi fait l’objet d’études approfondies pour veiller au bon ­respect des normes ­environnementales ».

En progressant au fil de ce sentier, recouvert de copeaux de bois et long d’1,6 kilomètre, on découvre l’histoire et la biodiversité du site, soit en levant le nez et en tendant l’oreille, soit en s’informant via les nombreux panneaux pédagogiques disséminés au fil du parcours. Tout au long de notre tour de l’île (estimé à 1 h 30, mais moitié moins dans les faits), on a pu tomber sur le vestige d’un bras de la Seine, envahi par des touffes de laîches, mais aussi sur des prairies ou sur les ruines d’une mystérieuse bâtisse, construite par le pétrolier Shell pour stocker de l’essence, devenue un hôtel de jour pour les chauve-souris.

Ce sont les habitants qui ont choisi le nom de la navette fluviale, via un sondage sur les réseaux sociaux.

« On a l’impression de s’évader alors qu’on est à deux pas du centre-ville, s’enthousiasme Jean-Pierre en attendant la navette retour. C’est calme, c’est beau, ça repose ». En famille, en couple ou seuls armés d’un appareil photo, les promeneurs ont même pu observer la ville sous un nouveau jour depuis l’embarcadère : en attendant la « ­Conflanette » – qui passe toutes les demi-heures – pour revenir en ville, on aperçoit la tour Montjoie, l’église Saint-Maclou, ou encore l’école Saint-Joseph.

Toutefois, certains habitants souhaitant profiter de ce nouvel espace naturel n’ont pas eu d’autre choix que de rester à quai. Comme ce couple qui pensait pouvoir l’arpenter avec leurs VTT : le sentier recouvert de copeaux de bois n’est pas accessible aux vélos, ni aux personnes à mobilité réduite ou aux poussettes. Les promenades en dehors du chemin balisé sont proscrites et les chiens, même tenus en laisse, interdits. Sans oublier qu’il faut obligatoirement réserver (gratuitement) un créneau pour la traversée en bateau via le site www.terres-de-seine.fr.