
Les rumeurs disaient donc vrai. Depuis le gel des relations entre la Mairie de Paris et le Paris-Saint-Germain, de nombreux bruits de couloir évoquaient le site de l’usine Stellantis de Poissy comme nouvelle adresse pour le stade du club francilien. La direction du constructeur automobile a confirmé aux syndicats présents lors du comité social économique le 20 mai « des discussions », renforçant au passage leur crainte de perte d’emplois.
« Les annonces du Plan moyen terme (PMT) laissent également présager un avenir incertain » explique Jonathan dos Santos, représentant syndical CGT Stellantis Poissy. Son syndicat a donc déjà commencé ses activités de tractage et assure que des appels à la grève vont être lancés prochainement. Par ailleurs, la CGT propose un plan de pérennisation du site, avec, en plus du maintien des activités actuelles, une ligne de production d’un petit véhicule électrique ou hybride. Et dans tous les cas, ils ne souhaitent pas terminer comme Renault-Flins : « C’est l’illustration que, quand une ligne de production ferme, les activités annexes ne pourvoient pas autant d’emplois. »
Autre personne soucieuse de l’avenir des ouvriers du site pisciacais : Karl Olive. « Le premier combat d’un élu, c’est l’emploi » rappelle le député de la 12ème circonscription. Cependant, il est bien conscient de la révolution industrielle qui se prépare dans les prochaines années. « Le modèle économique des sites d’entreprises équivalentes à Stellantis est dimensionné sur 70Ha, là il en fait 170Ha » détaille l’ancien maire de Poissy. Un problème qui impacte l’offre de prix des véhicules puisque le foncier est inclus dans le prix de revient.
« Quel que soit la décision de Stellantis [sur l’implantation du stade], il faut réfléchir d’ici trois ans » martèle l’ancien journaliste sportif. Il appelle donc tous les acteurs du territoire – le Département, la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise, la Ville de Poissy – ainsi que la direction du groupe automobile de se mettre autour d’une table afin d’évoquer le futur du site restant. Cela doit être forcément un projet qui s’ajoute au maintien de la production de véhicules. « Qu’importe les propositions, cela peut être aussi le transfert de la maison centrale par exemple » avance Karl Olive. Il n’y a pas que l’ancien édile de la cité Saint-Louis qui veille au grain.
La présidente de la Région, Valérie Pécresse, surveille attentivement la situation. « Ça ne peut pas être Stellantis ou le PSG, c’est Stellantis et le PSG » a-t-elle déclaré au micro de France Info le 22 mai. En revanche, elle est déjà partisane de la nouvelle enceinte du champion de France 2025. « Nous avons besoin qu’il y ait un stade et si on pouvait revitaliser le territoire de la vallée de la Seine avec un projet comme celui du Stade du PSG, bien évidemment, ce serait un formidable espoir pour ce territoire et bien évidemment, la Région le soutiendrait » a-t-elle ajouté.