Deux pêcheurs à l’aimant découvrent un obus dans la Seine

Vendredi dernier, ces amateurs de pêche aux objets métalliques ont remonté un obus sous le pont de Limay. La circulation a été interrompue 1 h 30 avant que les démineurs ne l’emportent.

Ce vendredi, de 13 h 30 à 15 h, impossible pour les automobilistes comme pour les piétons de Mantes-la-Jolie de passer sous le pont de Limay. La circulation a été interrompue suite à la remontée, par deux pêcheurs à l’aimant, d’un obus d’une vingtaine de centimètres de long datant de la seconde guerre mondiale.

« J’espère que ce sera le dernier ! », commente aux côtés de son partenaire de pêche David, 26 ans, pour qui cet obus était une première. Il pêche pourtant depuis longtemps « à l’aimant », c’est-à-dire qu’il cherche et remonte des objets métalliques le long des berges des fleuves et étangs. « On était sous le pont, on a remonté une tenaille, puis on a remonté un rivet, on l’a rebalancé une troisième fois, et on a remonté un obus… », détaille-t-il de sa découverte.

Il compose le 17 vers 13 h 30, les polices municipale comme nationale sont rapidement sur les lieux. Ils coupent toute circulation, des piétons comme des conducteurs, sous le pont de Limay, quai des Cordeliers, ainsi qu’en amont et en aval sur quelques centaines de mètres. Arrivés vers 15 h, les démineurs du centre de Versailles ont rapidement enlevé cet obus de mortier de 60 mm de diamètre, emporté pour destruction dans un terrain municipal éloigné de toute habitation, au niveau des anciennes carrières jouxtant le stade nautique. La circulation a pu être ensuite rétablie.

Les démineurs du centre de Versailles ont rapidement enlevé cet obus de mortier de 60 mm de diamètre, d’origine française et remontant à la seconde guerre mondiale.

« Il est chargé en explosif », commente sur place le chef du centre de déminage de Versailles, de cet engin d’origine française et remontant à la seconde guerre mondiale. « Le fait de le sortir de l’eau et de le laisser à l’extérieur, on le sort de son environnement, les risques s’amplifient, et en plein soleil, le risque d’explosion est imminent », détaille-t-il. « Vous prenez des risques pour vous », prévient-il aussi face aux deux pêcheurs à l’aimant.

« Au moins 5 % de nos interventions y sont liées », indique-t-il en effet des chiffres du centre de déminage de Versailles, qui, avec ses 53 démineurs, couvre 11 départements dont la grande couronne. « Je déconseille cette activité aux pêcheurs à l’aimant, c’est dangereux pour eux, certains transportent les obus à la maison, on peut aussi retrouver des gaz de combat, s’inquiète-t-il. ça va être bientôt interdit et réprimé. » Vendredi 29 mars, un autre pêcheur à l’aimant yvelinois avait sorti de l’eau une grenade à Montigny-le-Bretonneux, mais l’avait aussitôt remise à l’eau.