La complicité avec le chien recherchée par les adeptes de l’agility

Si le contexte sanitaire n’autorise pas les compétitions, le club canin de Rosny-sur-Seine a repris les entraînements. Les pratiquants veulent renforcer le lien les unissant à leurs chiens.

Haies, tunnels, slalom, poutre et balançoire. Un véritable parcours du combattant est installé chemin des 40 arpents, à Rosny-sur-Seine. Il appartient au club canin implanté en ville et est réservé aux membres du club pratiquant l’agility avec leurs chiens. Ces derniers doivent franchir le plus rapidement possible les obstacles sans faire de fautes. Pour cela, ils sont guidés par les gestes et la voix des maîtres. Bien que le contexte sanitaire lié à l’épidémie de Covid-19 ne permette pas la tenue des concours, les entraînements du club ont repris en janvier dernier pour les personnes souhaitant pratiquer ce sport en compétition. Durant la matinée du 20 février, cinq d’entre elles sont venues s’entraîner. Toutes affirment que ce sport canin est avant tout un moyen de créer de la complicité avec son animal.

« Cela me permet de créer un lien particulier avec ma chienne », déclare Viviane, la propriétaire de Pearl, une chienne border collie d’environ 20 mois. Ce propos est loin d’étonner Nathalie Lobbé, l’une des responsables de la section agility du club. « J’ai fait remplir des fiches aux adhérents et je leur ai posé la question « pourquoi voulez-vous faire de l’agility ? » et c’est ce qu’ils m’ont répondu », ­déclare-t-elle.

« Ce qui est intéressant c’est quand une équipe se fait. J’ai eu un schnauzer qui a tout gagné entre 2004 et 2010. J’ai fait dix ans de compétitions et, à la fin, je sentais quand il allait rater quelque chose et j’allais compenser. Lui, quand j’étais maladroit, il rectifiait mes erreurs tellement on se connaissait », poursuit le président du club ­canin rosnéen, Gilles Céllette.

En agility, les chiens doivent franchir le plus rapidement possible les obstacles sans faire de fautes. Pour cela, ils sont guidés par les gestes et la voix de leurs maîtres.

Tous les chiens peuvent pratiquer l’agility avec leurs maîtres, indépendamment de leur taille. Plusieurs catégories, en fonction notamment de la taille au garot du chien, existent. Nathalie Lobbé avertit toutefois que certaines races sont plus « prédisposées » que d’autres. C’est notamment le cas du « border collie, du berger des Shetland, du berger des Pyrénées et du malinois » à l’inverse du « basset hound ». Ce dernier aura en effet plus de mal à faire de l’agility en raison de son ossature.

La race de chien n’est cependant pas le seul critère à prendre en compte pour la pratique générale de l’agility. Si le chien est le seul à franchir les obstacles, le propriétaire de l’animal ne reste effectivement pas inactif. « Le maître court beaucoup, affirme Nathalie Lobbé. Il faut une bonne condition physique et puis une bonne coordination des bras et des jambes. » Des compétitions réservées aux personnes handicapées existent néanmoins.

Concernant la durée nécessaire pour apprendre à un chien à franchir un parcours complet, tous les participants s’accordent à dire que celui-ci est particulièrement « long ». « Il faut une bonne année d’apprentissage si on part d’un chiot », précise Nathalie Lobbé.

L’agility étant un véritable sport canin, les maîtres doivent particulièrement veiller à préserver les muscles et articulations de leurs chiens. C’est pourquoi tous les obstacles ne s’apprennent pas au même âge. C’est notamment le cas de la balançoire. « Il ne faut pas le faire trop jeune parce que [le chien] s’en prend plein les épaules quand cela tombe […], prévient Nathalie Lobbé. Et puis, c’est aussi par rapport à la compréhension de l’obstacle. On fait vraiment par morceaux […]. On fait basculer seulement quand il [a] 12-13 mois ».