La Ville dévoile ses envies pour l’aménagement de la gare Vernouillet-Verneuil

Il y a deux ans, le maire avait rejeté les plans du maître d’œuvre, la communauté urbaine. Ce dernier souhaite que les arrêts de bus soient déplacés de l’autre côté des voies ferrées.

L’aménagement des abords de la gare de Vernouillet-Verneuil va devoir attendre. Alors que l’année 2022 devait donner le coup d’envoi des travaux sur une bonne partie des pôles gares Eole de vallée de Seine, à Verneuil-sur-Seine, seule commune qui abrite deux haltes du prolongement du RER E, le calendrier a été bousculé.

Après avoir rejeté coup sur coup les propositions qui lui ont été faites par les aménageurs que sont la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (GPSEO) et le Département, la Ville entend désormais négocier pour inscrire le projet qu’elle a elle-même imaginé pour la gare Verneuil-Vernouillet. Ce dernier prévoit notamment de transférer une grande partie de la gare routière de l’autre côté de la voie ferrée afin de ­désengorger le quartier.

C’est à l’occasion d’une réunion du comité de quartier des voisins du futur pôle Eole, le 10 mai dernier, que le maire, Fabien Aufrechter (LREM), a détaillé sa vision pour l’avenir du site. « Normalement, je ne dois pas vous montrer ces plans ce soir tout simplement parce qu’ils n’ont été validés par personne », glisse l’édile à la cinquantaine de ­personnes présentes.

Car du côté des habitants, c’est un dossier qu’on suit de très près. Dans la salle de l’espace Maurice-Béjart ils sont nombreux à faire remonter les nuisances causées par la circulation et le stationnement des bus devant leurs pavillons. Dans la configuration actuelle, les emplacements des lignes sont installés en plein milieu de l’esplanade de la gare, entre le bâtiment voyageurs et un îlot de verdure. « Souvent quand les bus sont en attente [les chauffeurs] laissent tourner les moteurs et nous, on récupère tous les échappements dans les jardins », peste l’un des riverains présents.

Une problématique qui ne trouvait pas de réponse dans les premières orientations d’aménagements actés par l’ancien président de GPSEO et ex-maire de Verneuil, Philippe Tautou (LR). « [Elles] n’avaient pas non plus pu prendre en compte les chantiers qui ont été engagés [plus tard] devant la gare, notamment celui du clos du château (programme immobilier d’une cinquantaine de logements, Ndlr) », souligne Fabien Aufrechter en pointant l’obsolescence des premiers coups de crayon des architectes qui étaient pourtant déjà budgétisés.

C’est à l’occasion d’une réunion du comité de quartier des voisins du futur pôle Eole, le 10 mai dernier, que le maire, Fabien Aufrechter (LREM), a détaillé sa vision concernant la réorganisation des quais de bus de la gare Vernouillet-Verneuil.

En arrivant aux responsabilités en 2020, l’édile vernolien avait donc demandé une révision du projet. En dévoilant la seconde proposition de la communauté urbaine aux habitants, ce dernier ne semble pas beaucoup plus convaincu. Reçue en toute fin d’année dernière, celle-ci proposait cette fois d’étaler les quais de bus au milieu et sur les côtés de l’esplanade, en rognant notamment sur l’îlot vert.

Lors du conseil communautaire du 17 février dernier, Fabien Aufrechter avait ainsi déploré un manque d’écoute sur les attentes de la Ville pour l’aménagement de ces deux pôles gares. « C’est un mensonge éhonté, lui rétorquait le président du Département et ex-vice président de GPSEO délégué au projet Eole, Pierre Bédier (LR). Je suis venu vous voir dans votre mairie, vous m’avez expliqué que vous ne vouliez pas du projet Eole qui avait été décidé par la municipalité précédente, au détriment des finances de la communauté urbaine qui avaient été investies pour faire toutes les études sur les deux gares. » Conséquence : c’est le projet dans son ensemble qui doit repartir de zéro, si bien que le RER et ses voyageurs pourraient arriver en gare avant même la livraison des ­travaux d’aménagements.

Constatant l’impossibilité technique de modérer la circulation des bus avec des quais situés sur l’esplanade de la gare, la Ville a donc travaillé de son côté sur une troisième option. Celle-ci verrait la plupart des quais déplacés de l’autre côté des voies de chemin de fer, avec un nouveau circuit donnant sur la rue Arnoult Laroche. « Il n’y aura pas 100 % des bus de ce côté-là […], par contre toutes les grandes lignes et plus globalement les mobilités nouvelles qui vont être engendrées par l’arrivée du RER pourront être centralisées de l’autre côté », explique l’édile.

S’il soutient que son projet est « faisable », Fabien Aufrechter prévient tout de même : « Ce n’est pas fait, ce n’est pas signé, ce n’est pas voté ! » L’enveloppe nécessaire à la réalisation de ce projet pourrait être plus importante que celle budgétisée depuis plusieurs années. De même, ces aménagements ne seront possibles que si les emprises foncières situées sur le site de la SNCF peuvent toutes être rachetées. « Ça va être long, mais à titre personnel, je prends la responsabilité de dire qu’on va prendre le temps, justifie Fabien Aufrechter. Je préfère perdre cinq voire dix ans et qu’on assume que ça ne bougera pas. »