Objectif 2022 pour la centrale photovoltaïque

Le projet de ferme solaire verra bien le jour sur les remblais de la RD 190. Annoncé pour fonctionner dès cette année, sa mise en service est désormais prévue pour la « mi-2022 ».

Tous les feux sont désormais au vert pour lancer la construction, sur les remblais, le long de la route départementale 190, de la centrale photovoltaïque trielloise : un projet vieux de près de dix ans et fort en rebondissements.

Pour rappel, ce projet qui prévoit l’implantation au Sud de la commune, sur un terrain de 19,5 hectares situé à quelques mètres de l’usine Seine-Grésillons, d’une imposante ferme solaire avait d’abord été abandonné en 2018 avant de renaître sous une nouvelle impulsion de la communauté urbaine Grand Paris Seine-et-Oise (GPSEO) dans les mois suivants.

Le second appel d’offres avait donc vu la sélection de l’entreprise Urbasolar et son projet de construire une centrale évaluée à 15 millions d’euros et capable de produire une puissance photovoltaïque d’environ 19 mégawatheure, « soit une production qui représente la consommation d’environ 7 000 foyers », rapporte Mathieu Legouix, directeur de l’agence parisienne d’Urbasolar. Cette énergie renouvelable ne sera pas directement destinée aux habitants triellois ni même de vallée de Seine mais vendue sur le marché aux différents fournisseurs.

Pourtant, alors même que le dossier avait été validé, en août 2019, par la Commission de régulation de l’énergie (CRE), les travaux qui devaient débuter à la fin de l’année 2020 n’ont jamais commencé. « Il a fallu que GPSEO se porte acquéreur des 19,5 hectares de terrains puis la crise sanitaire est arrivée », explique des raisons de ce retard, le vice-président de GPSEO délégué au développement durable, Franck Fontaine (LREM).

La communauté urbaine estime pouvoir terminer la phase d’acquisition de l’ensemble des parcelles, moyennant un investissement de 1,3 million d’euros , d’ici la fin de l’année, lui permettant ainsi d’envisager le lancement des travaux pour « le début de l’année 2022 » et une mise en service de l’équipement six mois plus tard.

« Aujourd’hui tout est prêt pour se lancer et puis il y a surtout la volonté politique, ajoute Frank Fontaine. En décembre 2020 j’ai pris la décision de faire voter le Plan climat air énergie territorial (PCAET), même si au fond mon positionnement était qu’il n’était pas assez ambitieux mais sinon ça allait reculer tous les projets [dont celui de la ferme solaire] d’un an. Donc j’ai pris la décision de le faire voter en l’état, mais j’espère bien qu’on sera plus ambitieux dans la réalisation. »

À elle seule, cette centrale photovoltaïque, doit permettre de remplir « 48 % » des objectifs solaires inscrits dans le PCAET communautaire. « Aujourd’hui on produit 2 % d’énergie renouvelable sur notre territoire c’est bien en deçà de la moyenne nationale, souligne Franck Fontaine. On a l’objectif de multiplier par 10, d’ici 2050, cette production et j’espère même que, dans le mandat, on ira plus loin que ça. »

Le projet permettra également à GPSEO de percevoir 2,6 millions d’euros sur les 30 ans d’exploitation du site par Urbasolar via des rentes annuelles et par la collecte de l’impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (la taxe Ifer, due par les producteurs d’électricité en fonction de la capacité installée, Ndlr).

Si la société Urbasolar avait su séduire par sa proposition d’intégrer les habitats à son projet « pour faciliter l’acceptation locale » avec un financement participatif qui promettait un retour sur investissement, cette idée n’est plus à l’ordre du jour. « Ça retarderait encore les échéances », explique Franck Fontaine en précisant que les compensations environnementales, elles, seront bel et bien mises en œuvre.

Lors d’une présentation à l’Université des mairies de l’Ouest parisien au Port-Marly, le 13 octobre dernier, Mathieu Legouix détaillait ainsi le panel de mesures prises sur et à proximité du site par Urbasolar « en faveur de la biodiversité ». Le directeur de l’agence parisienne évoque par exemple « le maintien de merlons de terre pour le lapin de garenne », « la mise en place de pierriers pour les reptiles » ou encore « l’installation de nichoirs pour les chauves-souris ».

L’entreprise de production d’énergie s’est également engagée à assurer la gestion d’éco-pâturages sur des zones de surfaces équivalentes à l’emprise du futur parc photovoltaïque à la faveur d’espèces protégées.