Neuf associations s’unissent pour attaquer en justice les projets urbains « écocides »

Dans le viseur des associations environnementales, le port d’Achères porté par Haropa et le projet départemental de requalification de la RD 190 à Carrières-sous-Poissy.

Ensemble, elles tapent du poing sur la table. Plusieurs associations locales de protection de l’environnement viennent de s’unir pour demander au tribunal administratif de Versailles l’annulation de plusieurs projets portés en vallée de Seine qu’elles estiment « inadaptés, trop coûteux et écocides ». Pour le moment, le groupement écologiste a déposé, le 16 janvier dernier, deux requêtes en annulation contre les projets du port d’Achères et de la requalification de la route départementale 190 située à la sortie de Carrières-sous-Poissy en allant vers Triel-sur-Seine. Ces derniers font tous deux l’objet d’une procédure de déclaration d’utilité publique (DUP). Contacté, le ­Département n’a pas souhaité ­s’exprimer.

Vendredi 25 février, les président(e)s des neuf associations que sont l’Adiv Environnement, AVL3C, Bien vivre à l’Hautil, Bien vivre à Vernouillet, CEAS, COPRA 184, Non au pont d’Achères, Rives de Seine nature environnement et Triel environnement ont détaillé leur démarche. Tous déplorent l’absence de prise en compte, de la part des aménageurs, des préconisations qui peuvent être formulées lors des différentes enquêtes publiques conduites sur le territoire. « Nous, on est dans une position constructive habituellement, c’est juste que faute d’être entendu, on est obligé d’aller au contentieux », soutient le président de Rives de Seine nature environnement et conseiller ­d’opposition carriérois, Anthony Effroy.

Vendredi 25 février, les président(e)s des neuf associations ont détaillé leur démarche.

Ce dernier en veut pour preuve, le consensus au sein du groupement associatif sur la nécessité de requalifier la RD 90. « C’est la manière et la finalité qui nous posent problème, précise Anthony Effroy. Il n’y a pas une virgule du projet qui a bougé entre le projet présenté et la pré-enquête publique et ça montre bien qu’il n’y a pas de prise en compte. » Les responsables associatifs s’inquiètent notamment de la destruction, dans le cadre de l’élargissement de la chaussée, d’une partie de la zone de compensation écologique dessinée dans le cadre de la création de l’écopôle Seine Aval.

Concernant le projet du port d’Achères, qui prévoit l’implantation, à l’horizon 2040, d’une plate-forme portuaire multimodale de 100 ha au Nord de la commune, les associations estiment que les études sur les eaux souterraines apportées par Haropa sont « trop légères » et que les impacts sur la faune sont « sous-estimés ». « Rien que sur les espèces d’oiseaux, on a 63 espèces protégées recensées sur le site du port d’Achères dont 21 espèces patrimoniales et trois à enjeux fort donc à priori gravement menacées », fait savoir Anthony Effroy.