La restauration des statues versaillaises lance le tiers-lieu culturel sur la friche Dunlopillo

Ce 9 avril a été signée la convention d’occupation entre le Département et le Château de Versailles, marquant l’arrivée sur le site de deux des quatre groupes sculptés pour rénovation.

Les deux premiers groupes sculptés du Château de Versailles sont arrivés à bon port au sein de la friche Dunlopillo. Comme l’annonçait La Gazette en décembre dernier, l’ancienne usine de matelas située dans le quartier de Gassicourt, fermée depuis octobre 2020, accueillera pendant plusieurs années, la restauration des quatre groupes sculptés qui trônent habituellement sur les piliers des grilles de l’Orangerie du Château de Versailles. Ce chantier concorde également avec la volonté du Département de faire de l’ancienne friche industrielle un tiers-lieu culturel, occupé par plusieurs associations culturelles et sportives.

« C’est un partenariat qui nous rappelle que le château de Versailles avant de donner sur le monde, est inscrit dans un territoire et ce territoire c’est celui des Yvelines », souligne Catherine Pégard, présidente du Château de Versailles, ce samedi 9 avril, lors de la signature de la convention d’occupation des 1 440 m² de hangar nécessaires au chantier. Si l’ancienne piscine du Val Fourré ou encore le collège André Chénier avaient un temps été pressentis pour accueillir les quatre statues de 20 tonnes ­chacune, ils ont ­finalement été écartés.

« Le poids des sculptures obligeait de refaire le bassin dans lequel on pensait les mettre […], rappelle le président du Département, Pierre Bédier (LR). Petit à petit l’idée de venir dans ce lieu s’est faite […]. Nous sommes en limite du quartier du Val Fourré, mais dans un lieu qui a une vocation culturelle nouvelle et c’est donc cette articulation entre notre histoire et notre présent et notre avenir, que dans ce lieu, nous allons mettre en scène. »

En septembre, le chantier sera ouvert au public un jour par semaine, sur entrée libre et gratuite pour en savoir plus sur l’histoire de ces groupes sculptés, réalisés par Louis Le Conte et Pierre Legros vers 1 687.

Depuis la fin du mois de mars, le hangar retenu et ses environs « sont en cours de réhabilitation et de requalification de façon à ce que puissent y cohabiter artisans d’art et visiteurs », pour un coût total de « 920 000 euros » souligne le Département dans un communiqué de presse. Car en plus de la dizaine de restaurateurs travaillant sur le chantier, et les 85 palettes sur lesquelles sont répartis les quatre groupes sculptés, déambuleront durant trois semaines cet été 3 000 jeunes, dans le cadre de l’opération Eté royal. Destinée aux enfants des quartiers en politique de la Ville et de l’Aide sociale à l’enfance, cette opération leur permettra sur deux jours de visiter le chantier, puis le château de Versailles.

Puis en septembre, le chantier sera ouvert au public un jour par semaine, sur entrée libre et gratuite, pour en savoir plus sur l’histoire de ces groupes sculptés, réalisés par Louis Le Conte et Pierre Legros vers 1 687. « Il leur sera également proposé de poursuivre cette découverte patrimoniale en visitant le château de Versailles depuis Mantes-la-Jolie, grâce à un espace de réalité virtuelle », poursuit le ­Département dans son ­communiqué.

En parallèle de ce chantier, un appel à projets sera lancé par le Département, et la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise à destination des associations locales, afin de pouvoir faire vivre ce tiers-lieu, qui serait plutôt orienté vers les cultures urbaines, avec des ateliers graff, un restaurant solidaire, ou encore la ­construction d’un skate park à l’entrée du site. « Je pense que nous pourrons ici avoir l’exemple de la vivacité culturelle de ce territoire, affirme Pierre Bédier. Cette vivacité culturelle est sans doute moins connue et moins prestigieuse que ne l’est le château de Versailles qui accueille des millions de visiteurs mais elle n’en n’est pas moins vivante et importante. » Il insiste cependant sur le caractère transitoire de ce tiers-lieu : « Dans dix, 15 ou 20 ans, le lieu deviendra un nouveau quartier de Mantes-la-­Jolie. »