Avec la destruction de la résidence du Trident, la Ville poursuit sa transformation

Repoussée à plusieurs reprises, la démolition de la résidence de vingt logements du Trident a débuté la semaine dernière.

C’est une nouvelle page qui se tourne à Chanteloup-les-Vignes. Mardi 30 août, les engins de démolition ont investi la commune pour abattre la résidence dite « du Trident » sous les regards à la fois plein de nostalgie et d’espoir des habitants de la cité de la Noé. Cette opération est en effet une étape importante du second acte du renouvellement urbain qui doit permettre de façonner le nouveau visage du quartier, plus ouvert sur la ville.

La résidence haute de trois étages qui abritait 20 logements vit ses derniers instants. Alors que les phases de curage et de désamiantage avaient démarré plus discrètement il y a plusieurs mois déjà, selon les prévisions du bailleur Les Résidences Yvelines Essonne, maître d’œuvre du chantier, les travaux de démolition devraient se terminer dans la semaine.

Pour la Ville, il s’agit là d’une étape pivot dans l’aboutissement de son second programme de renouvellement urbain (subventionné à hauteur de 10,5 millions d’euros par l’Agence nationale pour la rénovation urbaine, 11 millions d’euros par le département des Yvelines et 1,4 million d’euros par la région Ile-de-France, Ndlr) engagé en 2019.« L’objectif c’est de retravailler complètement ce secteur, qui est resté un secteur un peu compliqué, et de préparer tout l’aménagement de la rue des Pierreuses et la rue des Petis Pas pour une ouverture Sud de la cité éducative », explique la maire chantelouvaise DVD, Catherine Arenou. D’ici le mois de novembre, une place piétonne viendra remplacer la résidence pour désenclaver le quartier.

Derrière les barrières de chantier, Mehdi scrute les va-et-vient du bras de la pelleteuse sur la façade de la résidence. « J’ai habité ici pendant plus de cinq ans donc ça fait bizarre, lance le père de famille pas vraiment au fait du devenir de la parcelle. C’est vrai qu’il y avait besoin d’un coup de neuf mais je ne pensais pas qu’ils ­allaient tout raser comme ça ».

Si plusieurs autres habitants croisés par La Gazette ce jour-là évoquent également une certaine nostalgie, beaucoup se réjouissent à l’idée de voir leur quartier changer de visage. « Quand la démolition avait été annoncée, ça avait créé beaucoup de tensions (l’immeuble étant connu pour être un haut lieu du trafic de stupéfiants chantelouvais, Ndlr) mais avec tout ce qui va arriver ce ne sera que du positif surtout pour les enfants, ils seront dans de meilleures conditions », s’impatiente une habitante du quartier.

D’ici le mois de novembre, une place piétonne viendra remplacer la résidence pour désenclaver le quartier.

En novembre 2019, après l’incendie criminel du chapiteau de la Compagnie des contraires, les acteurs politiques, dont Catherine Arenou, estimaient que les flammes étaient une réponse aux ambitions urbanistiques de la Ville à l’image de l’ex-école maternelle Dorgelès, prise plusieurs fois pour cible car elle servait de planque aux forces de l’ordre. La phase de relogement des résidents programmée en pleine crise ­sanitaire avait également été délicate.

« Il y a eu tellement de démolitions au fil des années qu’il y a certains habitants qui ont été appelés à muter plusieurs fois, ça été le hasard des mutations, souligne l’élue en précisant que la situation s’est tout de même apaisée sur les derniers mois. C’est resté plutôt calme cette phase-là, les tensions elles existent quand la pression peut encore s’exercer pour que le projet n’existe pas. Quand on est à la phase démolition, la majorité des gens ont déjà tourné la page. Tout n’a pas été non plus un long fleuve tranquille mais comme le projet a été retardé, prolongé ça ne s’est pas fait au char d’assaut. »

Pour autant, la maire comprend la nostalgie de ses administrés. « C’est vrai que physiquement, c’est toujours un moment fort quand on vient comme ça grignoter un immeuble. Après quand on a un peu de recul, là on est presque à vingt ans de recul, on sait que ce sentiment de nostalgie ce n’est qu’une phase et qu’après on est content et la troisième phase on oublie. »

Dans le quartier, les chantiers vont s’enchaîner puisque les prochains mois seront destinés à la construction des équipements de la future cité éducative Simone Veil. Le groupe scolaire Roland Dorgelès, lui, va être entièrement démoli « au début de l’année 2023 » pour donner place à une nouvelle infrastructure intégrant l’école élémentaire, maternelle et un restaurant scolaire flambant neuf. Face au collège René Cassin et l’ancienne résidence du Trident seront construites une ­bibliothèque et une ludothèque.