Il est 22 h au sein du local conflanais du Parti Socialiste. Les militants ne cachent pas leur enthousiasme, suite aux résultats nationaux tombés 2 heures plus tôt. « On a gagné ! On a gagné ! », clame l’une d’entre-elles. « Ça, ça faisait longtemps que la gauche ne l’avait pas chanté ! », s’amuse son voisin. Si la surprise de voir le Nouveau Front Populaire en tête a quelque peu fait retomber la pression, les résultats de la circonscription, eux, se font toujours attendre. Et même si les premiers échos laissent place à l’optimisme, Aurélien Rousseau calme le jeu. « On attend les résultats définitifs », lance-t-il avec sang-froid auprès de ses soutiens, déjà prêts à sortir le champagne du frigo.
« Il manque les derniers bureaux de Chanteloup et Triel », souligne-t-on au sein de ses équipes. Puis, à 22 h 30, la fumée blanche : le candidat du Nouveau Front Populaire est élu avec 39,14 % des suffrages exprimés, devant la sortante Nadia Hai (Ensemble), qui atteint 32,95 %, et Babette de Rozières (LR-RN), créditée de 27,91 % des voix.
L’ancien ministre de la Santé du gouvernement Borne peut souffler. « On a fait un très beau score à Conflans-Sainte-Honorine, à Chanteloup-les-Vignes, avec un résultat qui est net, autour de 8 points d’écart avec Nadia Hai », s’enthousiasme-t-il, entre deux embrassades avec ses nombreux soutiens. Avant de faire preuve d’humilité malgré l’effervescence ambiante. « Le principal c’est, au niveau national, d’avoir tenu le RN loin des portes du pouvoir. Celui qui dirait ce soir qu’il y a un vainqueur qui sort du lot se planterait, et se planterait aussi par rapport au message envoyé par les électeurs de gauche, c’est-à-dire faites unité, dialoguez, assumez vos désaccords ».
Une campagne éprouvante
L’ambiance était bien plus terne du côté de la candidate sortante, qui perd son statut de parlementaire, qu’elle détenait depuis 2017. « La division des forces républicaines au premier tour, notamment en raison d’une candidature de la droite conservatrice, a renforcé la dynamique de vote utile en faveur du candidat arrivé 1er au premier tour pour faire barrage à l’extrême droite, analyse-t-elle à l’issue du scrutin. Il faudra tirer les leçons de cet échec pour la reconfiguration des forces politiques dans notre pays et circonscription ».
Il faut dire que cette circonscription aura été marquée par une campagne particulièrement agressive, entre les invectives de Nadia Hai à l’encontre de Raphaël Glucksmann lors de sa venue à Conflans-Sainte-Honorine, et les manœuvres de l’Élysée et Matignon, révélées par L’Express, pour tenter de couper le candidat du NFP dans son élan. « C’était une campagne assez médiocre », souligne d’ailleurs l’intéressé.
Bien qu’éprouvante, elle est désormais dans le rétroviseur. Vient donc le temps de l’action pour l’ancien directeur de cabinet d’Élisabeth Borne à Matignon. « J’ai découvert et je découvrirai encore et encore cette circonscription, et je serai à son service dans toutes ses composantes, assure-t-il. J’ai dialogué depuis que je suis arrivé, et je crois que le résultat de ce soir est aussi la preuve que ça a été ressenti. On est ici dans une petite France, et je vais m’y investir à 100 % ». Des paroles dont Michel Rocard était le temoin, via ses nombreux portraits placardés sur les murs du QG socialiste.
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