Le débat politique exorcise les tensions du conseil municipal

Alors que les élus triellois étaient appelés à une opposition d’idées sur le devenir de la ville, le débat mis à l’ordre du jour a finalement mis en scène les dissensions qui règnent dans l’assemblée.

Non sans frictions, le dernier conseil municipal s’est déroulé dans une atmosphère moins rude que les précédents. Le débat de politique générale qui s’y est tenu a été l’occasion pour les élus de s’exprimer sur les altercations régulières entre majorité et opposition.

L’un des malaises qui entourait depuis plusieurs mois ces réunions a d’ailleurs vite été percé en début de séance. Ce 8 décembre, Souad Bendjeddou, Line Wenzel, Hassan Ahssakou et Elisabete Ramos Duarte Lesserteur, ont officialisé leur départ de la majorité en rejoignant le nouveau groupe minoritaire Vivre ensemble à Triel présidé par Sophie Kérignard (SE). Les quatre élus avaient endossé le chasuble d’opposant depuis l’éviction de Souad Bendjeddou à son poste d’adjointe aux finances en ­septembre 2020.

Plus tard dans la soirée, les quatre formations politiques qui composent le conseil ont chacune fait une déclaration d’une dizaine de minutes dans le cadre d’un débat de politique générale. Son organisation avait été demandée par plusieurs élus minoritaires après une nouvelle séance houleuse sur les choix du maire, Cédric Aoun (SE), en matière d’urbanisme. Comme évoqué par son initiateur, Yvon Rosconval, conseiller municipal du groupe Triel Autrement, la démarche avait pour but « de débattre sur une vision à long terme pour la ville ».

« Il serait temps de définir une politique de logement, concertée à l’échelle de la ville : et non pas, comme vous le faites, de l’appréhender au niveau de chaque quartier », juge notamment l’élu d’opposition face au maire. Son ancienne colistière, Sophie Kérignard abonde : « On peut vouloir travailler ensemble sur des questions d’urbanisme, sur la réhabilitation, sur l’environnement, mais encore faut-il avoir les informations. » Dans ses interventions le groupe Vivre ensemble à Triel a également dénoncé la tendance de Cédric Aoun à couper le micro de ses interlocuteurs durant leurs prises de parole, ce dernier ­invoquant le règlement intérieur.

S’appuyant sur le fait que la commission municipale « service à la population », la seule dans laquelle Mélody Sénat est représentée, ne s’est jamais réunie, le groupe Triel a du talent a formulé le vœu « que des échanges plus nourris se fassent entre les différentes équipes ».

Des reproches qui font réagir le maire. « Ce n’est pas une opposition, c’est un lynchage en permanence que je subis pendant ces conseils municipaux, rétorque Cédric Aoun. Après, tout le monde me demande de travailler en concertation alors qu’il n’y a aucune bonne foi. » En guise de réponse, l’édile présente alors un tableau récapitulatif de l’action de son équipe en mettant en avant les subventions perçues par la Ville. « Quel dossier vous n’auriez pas fait dans ceux qui sont là ?, questionne-t-il en évoquant notamment la rénovation des vitraux de l’église, les travaux entrepris sur les chaudières, ou l’achat d’une navette. « C’est logique […], c’est parfait […], c’est inattaquable », ponctue le maire des ­projets qu’il énumère.