Il y a 4 ans de cela, le 4 octobre 2020, Abdoullakh Anzorov assassinait de sang-froid Samuel Paty à Conflans-Saint-Honorine. Tué par la police après avoir poignardé et décapité le professeur d’histoire-géographie du collège du Bois d’Aulne, ce jeune islamiste radical russe de 18 ans n’a pas eu droit à un procès. Mais 8 personnes ne vont pas y échapper, et comparaissent devant la cour d’assises spéciale de Paris depuis ce lundi 4 novembre. Parmi elles, ont trouve Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov. Ces deux jeunes hommes âgés de 22 et 23 ans étaient des amis de l’assaillant, et sont accusés de l’avoir accompagné dans une coutellerie de Rouen la veille de l’assassinat. Ils devront répondre de « complicité d’assassinat terroriste », un crime passible de la réclusion criminelle à perpétuité.
De leur côté, les 6 autres accusés comparaissent libres : ils sont jugés pour participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle, et risquent ainsi 30 ans de réclusion. C’est notamment le cas de Brahim Chnina, 52 ans, père de la collégienne qui, au moment des faits, avait affirmé de façon mensongère que Samuel Paty avait demandé aux élèves musulmans de quitter la classe avant de montrer des caricatures de Mahomet.
Sur les bancs des accusés, on trouve également Abdelhakim Sefrioui, militant islamiste franco-marocain de 65 ans qui, avec Brahim Chnina, a massivement relayé les mensonges de l’adolescente sur les réseaux sociaux dans le but, selon l’accusation, de « désigner une cible », « susciter un sentiment de haine » et « ainsi préparer plusieurs crimes ». Seule femme parmi les 8 accusés, Priscilla Mangel, trentenaire très active dans le milieu de l’islam radical, a échangé de nombreux messages avec Abdoullakh Anzorov durant les jours qui ont précédé l’attentat, selon l’accusation. Trois jeunes hommes sont eux aussi accusés d’avoir apporté un soutien idéologique au terroriste : Yusuf Cinar, Ismaïl Gamaev et Louqmane Ingar, âgés de 22 ans. Tous les trois ont discuté avec le terroriste via des groupes Snapchat.